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Le gouvernement fédéral doit se mettre au régime

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Un dicton veut que la bureaucratie croisse pour répondre aux besoins créés par la croissance de la bureaucratie.

Cela semble être le cas lorsqu’on observe la taille du gouvernement fédéral et sa croissance hors de contrôle depuis l’entrée en poste du Premier ministre Justin Trudeau

Aujourd’hui, le gouvernement canadien compte 357 247 fonctionnaires. Si on mettait tous les employés fédéraux dans une même municipalité, ce serait la 16e plus peuplée au pays, devant la ville de Markham, en banlieue de Toronto.

Une autre façon de le voir est qu’il y a aujourd’hui 100 000 fonctionnaires fédéraux de plus qu’il y a huit ans, représentant une hausse des effectifs de 40 pour cent.

Qu’on le prenne en hausse nominale, en pourcentage ou encore en nombre de fonctionnaires par 1000 habitants, aucun autre premier ministre n’a autant fait croître la fonction publique au cours des 40 dernières années.

Devant une telle hausse des effectifs, on pourrait s’attendre à ce que le gouvernement fédéral en fasse plus pour les citoyens et citoyennes comme vous et nous, ou que les services fédéraux nous soient fournis à la vitesse de l’éclair.

Pourtant, vous trouverez bien peu de gens pour vous dire que c’est le cas.

Qu’il s’agisse de longues files d’attente au bureau des passeports, aux douanes, ou encore des délais interminables pour obtenir une réponse en appelant à l’Agence du revenu du Canada, il faut reconnaître que les embauches massives n’ont pas beaucoup changé l’état des choses.

En fait, s’il y a bien une chose qui a changé, c’est ce que nous devons collectivement débourser pour couvrir les salaires et avantages sociaux des fonctionnaires fédéraux.

Selon le Directeur parlementaire du budget, les dépenses de rémunération des employés fédéraux ont crû de plus de 21 milliards de dollars depuis que le gouvernement Trudeau est en poste, pour atteindre 60,7 milliards selon les plus récentes données disponibles.

Pour mettre ces 21 milliards de dollars en contexte, ils équivalent à peu près au montant que le gouvernement fédéral prévoit débourser en prestations d’assurance emploi cette année.

C’est énormément d’argent que nous envoyons pour payer des fonctionnaires additionnels au lieu d’aider les systèmes de santé et d’éducation des provinces, ou encore de donner un peu de répit aux contribuables.

Et il faut mentionner que les effets d’une fonction publique fédérale de plus en plus grosse ne se font pas seulement sentir lorsque vient le temps de payer nos impôts.

Dans le contexte actuel, où nos entrepreneurs ont de la difficulté à trouver des travailleurs et travailleuses qualifiés pour combler les postes ouverts dans leurs entreprises, il importe de reconnaître qu’une telle croissance de la taille du gouvernement fédéral nuit.

Après tout, plus le bassin de travailleurs et travailleuses accaparé par le gouvernement fédéral est grand, plus celui qu’il reste pour les employeurs du secteur privé est petit.

Le résultat est que, par manque de main d’œuvre, nos entreprises voient leurs projets de croissance et leur capacité à accepter de nouveaux clients diminuée, ayant un impact sur leurs revenus, et ultimement sur les revenus de l’État.

Le manque de main d’œuvre serait en cause pour plus de 38 milliards de dollars d’opportunités d’affaires refusées par les petites entreprises canadiennes l’an dernier, selon les données de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Il y a fort à parier qu’avoir 100 000 employés potentiels de plus dans le bassin de travailleurs aurait aidé à répondre à ces besoins. En tout cas, cela aurait probablement un meilleur impact que celui qu’on peut observer sur les services fédéraux.

Gabriel Giguère is a Public Policy Analyst at the MEI. The views reflected in this opinion piece are his own.

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