fbpx

Op-eds

La liberté économique pour réduire les inégalités

Au cours des années 1970, la Chine a commencé une libéralisation progressive de son économie afin de l’ouvrir à la concurrence internationale. Au cours des années 1990, l’Inde a emboîté le pas. Depuis, les habitants de ces pays ont vu leur niveau de vie augmenter rapidement, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de progrès additionnels qui peuvent être réalisés. Mais puisque ces économies représentent plus du tiers de la population mondiale, ce grand rattrapage a fait en sorte que les inégalités sur la planète ont diminué de façon importante depuis les années 1970.

En effet, même si les inégalités augmentent à l’intérieur des pays occidentaux, les inégalités entre les différents pays, elles, diminuent rapidement. Ainsi, si l’on compare les revenus de tous les habitants de la Terre, on réalise que ceux des pays les plus pauvres ont augmenté plus rapidement que ceux des pays les plus riches. Selon une récente étude de l’Institute of Labor Economics, les mesures d’inégalités des revenus et salaires ont en effet baissé d’environ 14 % depuis 1970.

Et ces mesures surestiment les différences de bien-être réel entre les pays. En effet, il y a eu un rattrapage encore plus prononcé par les pays pauvres en ce qui a trait à l’espérance de vie et à l’éducation que sur le plan des revenus.

Ce grand rattrapage, mené largement – mais pas exclusivement – par l’enrichissement de la Chine et de l’Inde, s’explique par le fait que ces pays se sont ouverts économiquement. Depuis les années 1970, la Chine s’est ouverte au commerce international, tout en libéralisant son économie intérieure. Au cours des années 1990, l’Inde a réduit la réglementation et les restrictions qui limitaient l’accès à certains métiers ou professions (connues comme sous le nom de Licence Raj). Ces réformes ont permis de libérer le potentiel économique de ces pays. Et pourtant, ces libéralisations étaient modestes : l’Inde et la Chine demeurent dans le bas du classement des pays pour le degré de liberté économique.

Si ces deux pays pouvaient libéraliser davantage leur économie, les gains pourraient être encore plus grands, menant ainsi à une autre réduction des inégalités mondiales. Il en est de même pour l’Afrique et l’Amérique latine, où la plupart des pays les plus pauvres sont situés : si les pays de ces deux régions en venaient à suivre, ne serait-ce que modestement, les exemples indiens et chinois, ils pourraient s’enrichir rapidement et contribuer eux aussi à réduire les inégalités mondiales.

Comme quoi l’augmentation des libertés économiques constitue le meilleur véhicule de réduction des inégalités.

Vincent Geloso is Associate Researcher at the MEI. The views reflected in this op-ed are his own.

Back to top