L’or « pas si noir » stimule notre économie
L’essence de nos voitures est dérivée du pétrole qu’on raffine. Les pneus de cette voiture aussi. De même que des textiles, des plastiques, des molécules utilisées dans les médicaments ou les produits de beauté, même dans la gomme à mâcher! Tout ça, c’est le pétrole que l’on consomme au Québec. Mais ce n’est qu’une petite partie de l’histoire…
On l’oublie parfois, mais le Québec ne fait pas que consommer du pétrole. La Belle Province n’en produit que quelques milliers de barils pour l’instant, en Gaspésie. Mais entre la production qu’on importe au Québec et sa consommation, le pétrole subit plein de transformations qui font bigrement rouler l’économie d’ici.
C’est ce que démontre avec une abondance de chiffres et de données l’étude d’AppEco commandée par la Fédération des chambres de commerce. Les 51 000 Québécois qui travaillent dans l’industrie pétrolière, souvent dans des emplois bien rémunérés, contribuent à notre prospérité collective.
Ce qu’on nomme « l’industrie pétrolière » n’est pas seulement constituée de grosses entreprises : 3036 petites et moyennes entreprises québécoises produisent des biens et des services d’une valeur de 981 millions de dollars. Cette industrie réalise d’importants investissements, très utiles pour stimuler l’économie. Même le gouvernement reçoit sa part par les impôts et taxes payés par tout ce beau monde.
Prenons le cas concret de la chaîne du polyester, dans l’est de Montréal. Autour de la raffinerie, plusieurs d’entreprises se sont développées. Trois d’entre elles utilisent le pétrole comme intrant pour fabriquer du polyester, la fibre synthétique la plus largement utilisée dans le monde. Chimie ParaChem utilise le xylène de la raffinerie Suncor ainsi que les « gaz de raffinerie », qui sont utilisés comme combustible, pour produire du paraxylène de haute pureté. CEPSA Chimie Montréal transforme ce nouvel intrant en acide téréphtalique purifié. À son tour, Selenis produit un polyester appelé le polyéthylène téréphtalate, qui est utilisé dans la confection de bouteilles de plastique, de fibres textiles, d’emballages alimentaires, de tapis, etc.
Parfois, on a tendance à oublier que le pétrole n’est pas qu’une source de pollution. Comme source d’énergie, le pétrole permet à notre société de fonctionner. Comme source d’activité économique, le pétrole permet à l’économie québécoise de fleurir. Tout n’est pas noir lorsqu’il s’agit de l’or noir. Il y a le mot « or » aussi.
Youri Chassin is Economist and Research Director at the Montreal Economic Institute. The views reflected in this op-ed are his own.