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Op-eds

Taxez le Pepsi, et ils boiront de la bière

La semaine dernière Scott Drenkard, économiste et directeur de projets à la Tax Foundation, un institut de recherche non partisan établi à Washington, envoyait cette lettre au New York Times (traduction libre) :

Margot Sanger-Katz écrit, dans « Oui, les taxes sur le soda semblent faire diminuer la consommation de soda », que l'expérience du Mexique avec les taxes sur les boissons gazeuses fonctionne très bien, entraînant à la fois une augmentation des recettes publiques et une diminution de la consommation de soda. Tout le monde gagne!

Mais une question demeure sans réponse – et c’est la plus importante : est-ce que les taux d'obésité ou de diabète ont diminué?

Sur ce point: une étude effectuée en 2010 a révélé que lorsque les boissons sucrées sont taxées, les adolescents les remplacent par d'autres boissons, en particulier le lait, qui contient plus de calories. Une autre étude, en 2012, a révélé que les consommateurs plus âgés, eux, remplacent le soda par la bière, et celle-ci contient plus de calories.

Je peux comprendre que certains voudraient que le gouvernement prenne des décisions de santé à la place des gens, mais il est important de se rappeler que la réaction de ceux-ci face à une nouvelle taxe n’est pas toujours prévisible.

Dans le cas du Mexique, qui a imposé une telle taxe en 2013, la consommation de boissons sucrées semble diminuer, mais cela ne règle pas nécessairement les problèmes d’obésité ou de diabète, alors que l’argument de « santé publique » est souvent l’argument évoqué pour justifier de telles taxes.

En fait, comme le souligne elle-même la journaliste dans l’article en référence: « Très peu de recherches ont été effectuées pour comprendre ce qui arrive lorsque vous changez les habitudes de boisson des gens à long terme. Il faudra donc plusieurs années avant de savoir si une diminution de la consommation de boissons sucrées se traduit par de réels gains de santé pour les Mexicains. »  

Malgré la foi que semblent placer en elles les plus ardents militants anti-boissons sucrées, anti-tabac, ou ou anti-tout ce qui semble « mauvais » pour la santé, les taxes ne sont pas une solution magique pour gérer les comportements humains.

Gardons également en tête que les problèmes d’obésité, notamment, ne tirent pas leurs sources uniquement des boissons sucrées, loin de là. En fait, les Canadiens obtiennent moins de 2,5 % de leurs calories à partir des boissons gazeuses…

Michel Kelly-Gagnon is President and CEO of the Montreal Economic Institute. The views reflected in this column are his own.

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