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L’apport de l’industrie pharmaceutique

Vous pensez que les compagnies pharmaceutiques ne font qu’engranger des profits en exploitant le travail réalisé par des chercheurs universitaires, sans apporter de réelle contribution? Que les nouveaux médicaments ne sont pas découverts par l’industrie mais sont plutôt le résultat du travail effectué par des scientifiques financés principalement par des fonds publics?

Eh bien, comme beaucoup de choses dans la vie, la réalité est plus nuancée. Les progrès et les bénéfices qui ont découlé de la découverte et la mise en marché de nombreux médicaments et vaccins au cours du dernier siècle, qui ont à leur tour contribué à révolutionner le domaine de la santé, sont le résultat d’une collaboration étroite entre les chercheurs du milieu universitaire et ceux de l’industrie.

Dans ce processus, les secteurs public et privé poursuivent des objectifs distincts mais complémentaires. Le rôle du secteur public est centré sur l’approfondissement des connaissances de base sur une maladie, et celui du secteur privé est davantage axé sur la recherche appliquée visant à convertir ces connaissances en traitements efficaces.

Tout le volet de la recherche appliquée qui mène à la découverte d’une molécule susceptible de guérir ou de prévenir une maladie est principalement financé ou pris en charge par les entreprises de biotechnologie privées et les grandes sociétés pharmaceutiques. Des milliers de molécules sont testées afin de déterminer celles qui ont les attributs recherchés pour devenir un médicament éventuel.

Ce processus nécessite des montants d’investissements considérables et comporte des risques très élevés. On parle en moyenne de 12 à 15 ans de recherche et de 1,2 milliard de dollars d’investissements pour que la découverte d’une molécule prometteuse se traduise par la mise en marché d’un médicament dont les patients pourront bénéficier. Et huit sur dix des médicaments mis en marché génèrent des recettes insuffisantes pour couvrir les coûts moyens de R-D, donc 20% d’entre eux doivent générer des profits suffisamment élevés pour couvrir le manque à gagner en termes de revenus des autres.

C’est le secteur privée qui est prêt à investir ce temps et cet argent, et à prendre ces risques. En effet, à peine 9% des nouveaux médicaments homologués par la Food and Drug Administration aux États-Unis entre 1990 et 2007 ont été découverts par des institutions de recherche du secteur public.

C’est facile de critiquer les grosses compagnies pharmaceutiques. Mais il faudrait quand même admettre qu’elles ont contribué de façon importante à notre santé et à notre qualité de vie au 21e siècle.

Michel Kelly-Gagnon is President and CEO of the Montreal Economic Institute. The views reflected in this column are his own.

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