Le ministre doit faire la différence entre le financement et la prestation des soins de santé
Montréal, le 22 février 2012 – L’Institut économique de Montréal (IEDM) est heureux de constater que sa publication lancée hier, intitulée Le secteur privé dans un système de santé public : l’exemple allemand, a suscité l’intérêt du ministre de la Santé par le biais d’un commentaire de son attachée de presse rapporté dans le journal Métro. Toutefois, les propos de Mme Natacha Joncas Boudreau semblent montrer une certaine confusion entre le financement du système de santé, l’instance qui paye, et la prestation des soins, l’instance qui soigne.
L’instance qui paye : publique
« Le Québec et l’Allemagne partagent les mêmes valeurs d’universalité des soins et ce n’est pas l’épaisseur du portefeuille qui détermine l’accès aux services de santé. En ce sens, la publication de l’IEDM s’inscrit dans la même vision que celle exprimée par le ministère. En Allemagne, c’est même 77 % des dépenses qui proviennent des administrations publiques, contre 71 % au Canada. Dans les deux cas, aucun citoyen n’est laissé à lui-même », précise Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM.
L’instance qui soigne : une combinaison d’hôpitaux privés et publics
La publication de l’IEDM met plutôt l’accent sur l’efficacité des hôpitaux privés dans la prestation des services à l’intérieur d’un système où l’État s’occupe de payer pour les soins de santé. Pour un même traitement, l’hôpital, qu’il soit privé ou public, reçoit le même montant de l’assurance publique.
« La grande différence entre l’Allemagne et le Québec est que le patient peut choisir l’hôpital dans lequel il veut se faire soigner. Cette situation amène les hôpitaux à améliorer leurs services pour attirer les patients. Contrairement à l’idée répandue, les hôpitaux privés ne tournent pas les coins ronds en matière de qualité des services afin de réduire leurs coûts. L’organisme chargé de surveiller la qualité des soins en Allemagne a d’ailleurs relevé 9 % plus de problèmes dans les hôpitaux publics que dans les hôpitaux privés à but lucratif, malgré le fait que les hôpitaux privés ne font pas une présélection de leurs patients », explique M. Kelly-Gagnon.
La part des hôpitaux privés à but lucratif est de 33 % du total des hôpitaux en Allemagne. Ces derniers ont réduit le nombre de cas par médecin à un rythme cinq fois plus rapide que les hôpitaux publics, ce qui signifie que les médecins peuvent maintenant passer 25 % plus de temps avec leurs patients.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses publications, ses interventions et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché. Il n’accepte aucun financement gouvernemental.
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