Budget du Québec 2006 – Le gouvernement doit baisser les impôts des particuliers avant de s’attaquer à la dette, estime l’Institut économique de Montréal
Montreal, March 21, 2006 – Selon Norma Kozhaya, économiste à l’Institut économique de Montréal (IEDM), le gouvernement du Québec ferait fausse route en faisant du remboursement de la dette un enjeu plus prioritaire que la réduction du fardeau fiscal des particuliers.
«Réduire la dette n’a aucun effet dynamique significatif sur l’économie, écrit Mme Kozhaya dans un document publié aujourd’hui par l’IEDM. À moins de consacrer des sommes considérables à ce poste, le service de la dette ne connaîtrait qu’une baisse minime et très graduelle. Au contraire, la réduction des impôts sur le revenu, en particulier sur les tranches supérieures de revenu, aurait des effets dynamiques très importants et beaucoup plus rapidement.»
Le taux marginal maximum de l’impôt sur le revenu des particuliers est présentement plus élevé au Québec que dans toute autre province et il frappe les contribuables à partir de revenus relativement bas, soit 56 070$.
Deux scénarios de baisses d’impôt
En relevant le seuil de revenu à partir duquel ce taux s’applique, le Québec pourrait devenir la province où l’imposition du revenu des particuliers est la plus avantageuse. Utilisant le modèle de simulation de Statistique Canada, l’économiste de l’IEDM a mesuré l’impact de deux scénarios sur le Trésor québécois.
SCÉNARIO 1: Si le seuil d’imposition supérieur doublait pour passer de son niveau actuel à celui de 115 739$ appliqué par le gouvernement fédéral, il en coûterait 595 millions $ au gouvernement du Québec, soit plus de la moitié de la réduction d’impôt d’un milliard par année promise par le Parti libéral.
SCÉNARIO 2: Si le même seuil était ramené au niveau de celui de l’Ontario, soit 70 559 $, les coûts pour le Trésor québécois seraient évidemment plus faibles, de l’ordre de 285 millions $.
Selon Mme Kozhaya, le premier scénario est celui qui améliorerait le plus les incitations à travailler, épargner et investir, ainsi que les revenus imposables déclarés. Selon ses calculs, une réduction d’impôt de 595 millions $ entraînerait une augmentation du PIB de 0,12%, soit de 348 millions $. Si, au contraire, ces 595 millions $ étaient alloués au remboursement de la dette, il en résulterait des économies modestes au chapitre du service de la dette sans effet significatif sur l’activité économique.
«Si le gouvernement peut trouver quelques centaines de millions de dollars à consacrer à autre chose qu’à des dépenses additionnelles, il devrait réduire les impôts au lieu de les consacrer au remboursement de la dette. La dette publique du Québec est certainement préoccupante, conclut Mme Kozhaya, mais elle continue de diminuer en pourcentage du PIB. Même si l’équilibre actuel est précaire, il y a longtemps que le gouvernement du Québec ne s’endette plus pour payer l’épicerie.»
Cette édition du Point de l’IEDM est disponible sur le site de l’Institut.
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Renseignements et demandes d’entrevues: Patrick Leblanc, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél. (514) 273-0969 (bureau) / (514) 571-6400 (cellulaire) / Courriel: pleblanc@iedm.org