Une étude de l’IEDM plaide en faveur de baisses d’impôt pour tous
Montreal, March 4, 2004 – Un Cahier de recherche rendu public aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM) conclut qu’il est impératif pour la prospérité future du Québec que le gouvernement tienne sa promesse de réduire les impôts dès cette année.
L’étude intitulée Les bienfaits économiques d’une réduction de l’impôts sur le revenu démontre également que c’est une réduction de l’impôt sur le revenu de tous les particuliers, incluant ceux qui ont les plus hauts revenus, qui entraînerait les effets les plus positifs, autant du point de vue de la répartition du fardeau fiscal que du point de vue de l’équilibre budgétaire.
Répartition du fardeau: pour une équité fiscale réelle
L’étude de l’économiste Norma Kozhaya montre en effet qu’il est faux de prétendre qu’une réforme fiscale qui réduirait les taux marginaux supérieurs ne ferait qu’avantager les riches.
«Le régime québécois est très progressif au sens où les taux marginaux augmentent fortement et rapidement, affirme Norma Kozhaya. Cette progressivité est tellement forte que les contribuables de classe moyenne se retrouvent rapidement parmi les ‘riches’ alors que les ‘vrais’ riches paient au total une moindre proportion des recettes de l’impôt que dans d’autres juridictions où la fiscalité est moins lourde.»
Il y a proportionnellement presque deux fois plus de riches en Ontario qu’au Québec et ces riches, même si les taux marginaux sont plus faibles en Ontario, contribuent aux recettes de l’impôt sur le revenu deux fois plus que les riches québécois. Pour le président de l’IEDM, Michel Kelly-Gagnon, il faut donc que le Québec cesse de décourager l’accumulation de richesse: «Si l’on veut que le Québec passe d’une équité fiscale apparente à une équité fiscale réelle, la solution n’est pas d’imposer encore plus les riches, mais bien d’imposer plus de riches, comme le font nos voisins ontariens.»
Impact positif sur les finances publiques
L’étude de l’IEDM établit également qu’une diminution du fardeau fiscal ne mettrait pas en péril l’équilibre des finances publiques et la capacité d’intervention de l’État québécois.
Au contraire, explique Norma Kozhaya, les expériences historiques aux États-Unis et en Ontario montrent que les recettes des gouvernements continuent d’augmenter suite à une réduction du fardeau fiscal à cause des effets bénéfiques sur les incitations individuelles et l’efficacité économique. En appliquant au Québec des estimations américaines, on peut par exemple prévoir qu’une réduction du tiers des taux marginaux ajouterait un peu plus de 1% à notre PIB actuel et augmenterait de 0,22% son taux de croissance annuel à long terme.
«Ce serait une erreur de limiter la réforme fiscale à une baisse d’impôt pour certains groupes spécifiques. Notre étude démontre qu’une réduction de tous les taux, incluant les taux supérieurs, devrait être une composante essentielle de cette réforme», conclut Michel Kelly-Gagnon.
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Pour renseignements et entrevues : Patrick Leblanc, Directeur, événements et communications, IEDM / Tél.: (514) 273-0969 / Cell.: (514) 347-4006 / Courriel: pleblanc@iedm.org