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À propos du traité de Kyoto

Dans quelques jours, Montréal accueillera une conférence internationale consacrée aux changements climatiques et au Protocole de Kyoto. En tant que non-spécialiste, il m’est difficile de me faire une opinion définitive sur le sujet. Les politiciens n’ont pas une feuille de route impeccable lorsqu’il s’agit de justifier les milliards qu’ils dépensent en notre nom. Compte tenu des sommes qu’ils s’apprêtent à dépenser dans ce domaine, on s’attend à ce qu’ils sachent où ils s’en vont et à ce qu’ils fournissent des réponses claires à quelques questions élémentaires.

Il y a exactement un an, j’écrivais une lettre ouverte au ministre fédéral de l’Environnement, Stéphane Dion, pour obtenir des éclaircissements sur les coûts qu’allait engendrer l’application de l’accord de Kyoto, sur ses impacts réels, ainsi que sur la recherche scientifique à la base de Kyoto. À ce jour, je n’ai jamais reçu de réponse du ministre. On peut lire le texte complet de ma lettre au ministre Dion, «Give us hard facts on Kyoto», sur le site Web de l’IEDM.

De nombreuses inexactitudes

Parmi mes questions, la suivante: Si le réchauffement de la planète est bien réel, est-il nécessairement causé par l’activité humaine? Ou s’agit-il simplement d’une autre phase de réchauffement naturel, comme il y en a eu plusieurs dans l’histoire de notre planète? Les scientifiques ne s’entendent pas tous à ce propos.

Au cours des derniers mois, on a découvert de nombreuses inexactitudes importantes dans le fameux graphique en «bâton de hockey» du chercheur Michael Mann, un important scientifique appuyant la thèse selon laquelle nous vivons un réchauffement de la planète rapide et anormal. Le journal scientifique qui avait initialement publié la thèse de Mann a d’ailleurs reconnu l’existence d’erreurs majeures.

Comment se fait-il qu’avec tous les scientifiques qui travaillent pour lui, le ministre Dion soit incapable de répondre à cette question, tout en étant par ailleurs certain qu’il est impératif d’aller rapidement de l’avant?

M. Dion a affirmé par exemple qu’il y a des «mégatonnes d’argent» à faire en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Si c’est le cas, on se demande pourquoi Ottawa s’apprête à dépenser 10 milliards de dollars pour atteindre ses objectifs.

Un billion de dollars

Un ex-président de l’American Association of State Climatologists, George Taylor, a calculé que les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques devront dépenser au total plus d’un billion (c’est-à-dire mille milliards!) de dollars pour se conformer entièrement au Protocole de Kyoto. Or, les modèles climatiques nous apprennent qu’en respectant les normes fixées par Kyoto nous pourrons, au mieux, réduire de seulement 0,06 degré Celsius l’augmentation prévue de la température du globe.

On pourrait croire que ces résultats insignifiants obtenus à un coût si gigantesque seraient de nature à modérer les ardeurs de ceux qui considèrent ces dépenses indispensables. Mais non, le ministre Dion a emboîté le pas aux militants de Greenpeace et compagnie, qui préconisent d’«investir» des sommes bien plus importantes à plus long terme pour avoir un impact réel. Jusqu’où cela va-t-il aller?

Michel Kelly-Gagnon is President of the Montreal Economic Institute.

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