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Le Jour de la Terre: célébrer nos progrès

Comme on pouvait s’y attendre, le dernier Jour de la Terre nous a donné droit, entre autres manchettes, à des déclarations incendiaires sur le réchauffement de la planète, la perte de biodiversité et les méfaits de l’étalement urbain. Ce qui est toutefois remarquable, c’est que les scénarios du nouveau millénaire sont nettement moins effrayants que ceux des années 1970. Il était alors courant de prédire des famines qui feraient des centaines de millions de victimes, l’épuisement rapide des ressources naturelles (un rapport publié en 1972 par le Club de Rome prévoyait une pénurie d’or en 1981, de cuivre en 1987 et de pétrole en 1992) et la venue d’un nouvel âge glaciaire (une prédiction basée sur une baisse des températures moyennes observée entre les années 1940 et 1970).

Nous savons notamment grâce aux travaux d’auteurs tels que l’économiste américain Julian Simon et le statisticien danois Bjørn Lomborg, que non seulement ces catastrophes ne se sont pas matérialisées, mais que la qualité de l’environnement des économies avancées s’est améliorée de façon spectaculaire. La principale erreur des tenants des scénarios catastrophes est qu’ils ne comprennent pas que nous créons beaucoup plus de ressources que nous en consommons. On observe par exemple que, malgré une augmentation considérable de la population, le couvert forestier des économies avancées est en expansion depuis près d’un siècle. Pourquoi? Parce que l’automobile et d’autres machines ont permis d’éliminer l’usage des animaux de trait, que la productivité des terres agricoles a augmenté beaucoup plus rapidement que le nombre de bouches à nourrir et que nous avons remplacé le bois par des produits substituts dans plusieurs domaines.

Par ailleurs, il est dans l’intérêt économique des protagonistes de réduire leurs inputs et de trouver de nouvelles façons d’utiliser les sous-produits de leurs activités en les utilisant comme des ressources plutôt que comme des déchets, puisqu’ils peuvent augmenter leurs revenus.

L’examen des statistiques officielles canadiennes sur la qualité de notre environnement illustre bien mon propos. Il est toutefois difficile aux non-spécialistes de consulter les nombreuses publications où l’on trouve ces données. Nous devons donc être reconnaissants à l’Institut Fraser d’avoir rassemblé plusieurs informations dans un document détaillé, qui est mis à jour depuis cinq ans. Son Environmental Indicators illustre ainsi à quel point la qualité de l’air à Montréal s’est améliorée entre 1974 et 1999: la concentration de plomb a diminué de près de 99%, celle de dioxyde de soufre de 77% et celles de particules en suspension et de monoxyde de carbone de plus de 70% chacune. Les améliorations sont aussi spectaculaires pour la ville de Québec.

La concentration de matières en suspension dans nos cours d’eau a aussi diminué de 75% entre 1980 et 1994, un résultat qui s’explique en partie par le fait que, en 1983, seulement 11% des municipalités traitaient leurs égouts en regard de plus de 98% aujourd’hui.

Cette étude ne prétend évidemment pas que tous nos problèmes sont résolus. Il reste beaucoup à faire sur le plan environnemental, mais le plus urgent de la tâche à accomplir est plutôt dans les économies sous-développées.

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