Taxes additionnelles sur la richesse: une fausse solution pour rééquilibrer le budget
En vue du budget fédéral 2021-2022, le nouveau parti démocratique du Canada a proposé la mise en place d’un impôt sur les grandes fortunes. Le NPD affirme que l’introduction de cette mesure pourrait rapporter 70 milliards de dollars sur dix ans à l’État et que plusieurs autres pays ont déjà instauré un impôt similaire.
L’IEDM a déjà consacré une publication à ce sujet dans la dernière année, laquelle analysait les effets de certains impôts sur la richesse en Occident. Le premier point qui ressort est le faible nombre de pays ayant conservé une telle mesure. En 1990, douze pays européens percevaient une forme d’impôt sur la richesse. En 2019, il n’en restait que trois. Le gouvernement autrichien a aboli son impôt en raison de ses coûts administratifs élevés. D’autres pays, tels que la Finlande, la France et la Suède, ont justifié la fin de leur impôt par le fait qu’il causait un exode important de capitaux et de l’évitement fiscal de la part des particuliers et des entreprises plus fortunés.
Afin de calculer la taxe à payer, le gouvernement doit faire estimer et quantifier la valeur de chaque actif détenu par ses citoyens. En plus de cette difficulté administrative, les impôts sur la richesse génèrent un faible revenu pour les gouvernements. En Europe, l’impôt sur la richesse représentait un revenu de 0,2 % du PIB, ce qui rembourse à peine les coûts administratifs engendrés par ledit impôt!
La mise en place d’un impôt sur la richesse n’est donc pas une solution miraculeuse pour se sortir du déficit causé par la COVID-19. Les gouvernements européens ont pour la plupart mis fin aux impôts sur les fortunes, et il serait dommageable pour l’économie canadienne de répéter les erreurs de ces pays.