RÉACTION – Santé: Rendre plus difficile la désaffiliation de la RAMQ n’est pas la solution, indique l’IEDM

Montréal, le 28 février 2024 – Augmenter les délais de désaffiliation de la RAMQ risque de priver le système public québécois de médecins dont il a gravement besoin, et ce de façon permanente, selon une chercheuse de l’Institut économique de Montréal.

« Une approche du tout ou rien, forçant les médecins à choisir entre la pratique dans le public ou le privé risque d’accroître le nombre de médecins choisissant la pratique indépendante », explique Emmanuelle B. Faubert, économiste à l’IEDM. « Avec un modèle de pratique mixte où les médecins peuvent pratiquer au privé, une fois une cible d’heures complétées au public, le Québec pourrait accroître le nombre de patients traités. »

La chercheuse réagit à un ballon d’essai publié dans La Presse+ ce matin, indiquant que le ministère de la Santé et des Services sociaux évaluerait une proposition rallongeant le délai de désaffiliation à la RAMQ pour les médecins désirant faire une pratique mixte.

La quasi-totalité des pays de l’OCDE permettent la pratique médicale mixte, tout en encadrant celle-ci afin d’assurer un nombre d’heures minimum exercées au sein du système public. La mesure proposée au Québec aurait donc pour effet de nous éloigner encore davantage des pratiques en place dans des pays ayant des systèmes de santé plus performant.

Une enquête menée il y a plusieurs années par l’IEDM, indique que bon nombre de médecins québécois seraient prêts à donner un quatre heures par semaine de plus de travail en pratique indépendante. Cela s’ajouterait à un 35 heures par semaine de travail obligatoire dans le système de santé.

Elle rappelle notamment que les raisons les plus souvent évoquées par les médecins spécialistes pour joindre une pratique indépendante est le nombre d’heures disponibles en salle d’opération, ainsi que la capacité à passer plus de temps auprès de leurs patients.

« Beaucoup de médecins choisissent de joindre une pratique indépendante davantage par amour pour leur métier, que par appât du gain », renchérit Mme Faubert. « En effet, il s’agit parfois de la seule façon de s’extirper du rationnement des soins inhérent au système public et de traiter davantage de patients. »

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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