Prix de l’essence: attaquons-nous à la racine du problème
Montréal, le 16 mai 2022 — Avec la récente envolée des prix de l’essence, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, y est allé avec une proposition populiste de limiter le prix de l’essence à 1,60$/L en exclamant qu’il s’agissait d’un « vol qualifié » de la part des pétrolières. Les chercheurs de l’IEDM souhaitent réagir à cette annonce.
« Bien qu’il soit vrai qu’un prix élevé à la pompe soit coûteux pour les familles, tenter de le faire diminuer avec une politique populiste qui fait fi de notions économiques de bases m’apparaît contre-productif. Avec les taxes substantielles de nos gouvernements sur l’essence – qui représentent plus du tiers du prix – et le prix minimum à la pompe qui mine la concurrence, le « vol qualifié » évoqué par M. Plamondon se fait plutôt du côté du gouvernement. Nos élus devraient se concentrer sur l’élimination des mesures présentement en place qui augmentent artificiellement le prix à la pompe », explique Miguel Ouellette, directeur des opérations et économiste à l’IEDM.
« Croire que de plafonner le prix de l’essence n’aurait aucune conséquence est digne d’un conte de Disney. Si le prix maximum est aussi bas que celui proposé par M. Plamondon, les raffineries québécoises pourraient être contraintes à ne pas pouvoir s’approvisionner en pétrole à un prix leur permettant d’être viables et rentables. Après tout, prix plafond est synonyme de pénurie dans bien des cas, au grand détriment de la population », souligne M. Ouellette.
Abolir le prix minimum et les taxes provinciales sur l’essence
« On paie présentement environ 60 cents le litre en taxes, ce qui représente un montant parmi les plus élevés en Amérique du Nord. Il ne faut pas oublier que ces taxes sur l’essence se répercutent sur le prix des aliments, des vêtements et du transport en général, ce qui accentue la spirale inflationniste que nous vivons actuellement. Sans compter les conséquences négatives sur le tourisme au Québec et sur la mobilité des travailleurs », ajoute Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l’IEDM.
Les chercheurs l’IEDM suggèrent ainsi d’éliminer le prix minimum sur l’essence pour maximiser la concurrence, la taxe provinciale sur l’essence (19,2 cents/L) ainsi que la TVQ (présentement 21 cents/L). De cette façon, les automobilistes sauveront plus de 40 cents le litre, et ce sans compter les effets de retirer le prix minimum en place. C’est le répit dont les familles québécoises ont besoin.
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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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