fbpx

Textes d'opinion

Comment l’administration Plante contribue à la hausse des prix du logement

Les mots très durs du chef conservateur Pierre Poilievre à l’égard de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qu’il a qualifiée d’incompétente, ont fait couler beaucoup d’encre.

Il ne faudrait pas que cette controverse en vienne à obscurcir les faits et le véritable bilan cauchemardesque de la mairesse Plante en matière de logement.

Dans sa façon la plus directe, la Ville de Montréal a contribué à restreindre l’offre de logements en entravant le développement de milliers d’unités à travers son territoire.

Le projet Proment

Entre 2017, année de l’entrée en poste d’une administration Projet Montréal à l’hôtel de ville, et aujourd’hui, nous avons recensé 23 760 logements dont le développement a été entravé par les décisions prises à la mairie. Et ce sont seulement les dossiers qui ont fait la manchette.

L’un des cas les plus aberrants est celui du projet de Proment, à L’Île-des-Sœurs. Dans sa forme initiale, le projet devait comporter un total de 37 étages de condos et était situé à deux pas d’une station du REM.

Les citoyens du coin soutenaient le projet, ayant signé une pétition de 700 noms en faveur de celui-ci. Du côté de l’Office de consultation publique de Montréal, l’avis était, lui aussi, favorable, notant la présence du REM et les objectifs de densité de la Ville autour de celui-ci.

Cela n’a pas empêché l’administration Plante d’amputer 11 étages du projet après avoir retardé le développement de celui-ci pendant plus de deux ans.

Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Cette administration trouve toujours des raisons pour annuler des projets d’envergure et miner l’abordabilité du logement. Cela devient une simple question d’offre et de demande : la population de la métropole augmente plus rapidement que nous construisons, et les prix augmentent en conséquence.

Bureaucratie

Si on veut freiner la hausse des prix, la solution évidente est de construire davantage. Mais la mairie préfère plutôt les entourloupettes bureaucratiques.

Le résultat? Même le règlement de l’administration Plante qui devait favoriser l’abordabilité, le fameux 20-20-20, est plutôt devenu une taxe sur le développement de nouveaux logements qui représente jusqu’à 10 535$ par porte.

Devant ce choix, vous comprendrez que la quasi-totalité des promoteurs choisit de payer la taxe et de la refiler aux acheteurs ou locataires potentiels.

Et c’est sans compter l’augmentation des taxes municipales qui engendre des coûts additionnels inévitablement refilés aux locataires malgré les leçons de morale de Projet Montréal.

Au cours des cinq dernières années, le marché immobilier résidentiel de Montréal est devenu de plus en plus difficile pour les familles de la classe moyenne. Depuis 2018, le prix d’un logement de deux chambres a augmenté d’environ 26%. Quand on ajoute à cela l’inflation générale que nous connaissons depuis quelques années, il est manifestement de plus en plus difficile de vivre en ville.

Tant et aussi longtemps que la mairesse Plante et les élus de son parti continueront de nier leur rôle dans la hausse récente des prix du logement, ce sont les Montréalais qui en paieront le prix. Littéralement.

Daniel Dufort est président et directeur général de l’IEDM. Il signe ce texte à titre personnel.

Back to top