fbpx

Textes d'opinion

Le chauffage dénote-t-il un particularisme québécois?

Avec les jours de septembre qui passent, on sent l'air devenir plus frais et la température descendre. Depuis quelques jours, c'est l'automne et, comme chaque année, viendra d'ici peu le moment où l'on rallumera le chauffage pour la première fois depuis le printemps.

J'ai travaillé ces derniers mois sur les questions énergétiques sérieuses. Permettez-moi d'être plus léger ici en y allant d'une affirmation choc : le chauffage de nos maisons montre que le Québec est une société bien différente de ses voisins. C'est Statistique Canada qui le dit!

Les données de Statistique Canada qui établissent ce portrait sont vieilles, elles datent de 2009, mais on ne change pas ses habitudes de chauffage du jour au lendemain, si bien qu'elles donnent encore un bon portrait de la réalité. Ainsi, on y apprend que dans le reste du Canada les deux tiers des ménages se chauffent au gaz naturel, loin devant l'électricité (22,3%). Au Québec, ce sont près de 80% des ménages qui comptent sur l'électricité. Le mazout, communément appelé « l'huile à chauffage », est la seconde source d'énergie utilisée (9,2%), devant le bois de chauffage (6,5%) et le gaz naturel (3,6%).

Le mazout et le gaz naturels étant des combustibles fossiles, on pourrait croire qu'ils sont de mauvaises sources d'énergie pour le chauffage. Pourtant, les avancées technologiques et les efforts de l'industrie semblent porter fruit. La concentration de souffre dans le mazout utilisé a été réduite de 68% ces dernières années, et l'efficacité des appareils s'améliorent constamment selon l'industrie. Le gaz est quant à lui reconnu comme un combustible hautement efficace et relativement propre.

Évidemment, le bois de chauffage n'est plus aussi utilisé qu'avant. Son attrait est de moins en moins lié au chauffage proprement dit et de plus en plus esthétique. Y a-t-il plus romantique cliché que la soirée passée au coin du feu, en amoureux? Malheureusement pour les Montréalais, ceux-ci n'ont plus que quelques années pour en profiter. En 2020, la ville interdira les foyers à bois, question de limiter le smog en hiver. San Francisco aussi a choisi cette voie. Mais pour ce qui est du reste du Canada, encore là, il semble que le Québec soit un cas à part!

Youri Chassin est économiste à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

Back to top