Prescription contre l’obésité : cesser de chercher le remède miracle
Montréal, le jeudi 9 mai 2013 – Le surpoids est un phénomène complexe qui découle d’une grande diversité de facteurs liés à l’alimentation, aux habitudes, aux caractéristiques physiques ou au milieu. Toutefois, nous assistons depuis quelques années à un changement d’attitude de la part des organismes voués à la promotion de saines habitudes de vie. Ils prônent de plus en plus des solutions coercitives basées sur la taxation, malheureusement inefficaces à réduire le tour de taille des Canadiens.
« Il est impossible qu’une loi, une taxe ou un aliment banni puissent servir de fondement à une stratégie couronnée de succès. La première étape pour concevoir une politique antiobésité efficace est d’accepter qu’il existe des limites pratiques et politiques à la capacité de l’État à pratiquer une microgestion des comportements alimentaires dans une société libre. Les décideurs doivent cesser de chercher un remède miracle pour faire disparaître le surpoids des citoyens comme par magie », affirme le Dr David Gratzer dans un nouveau rapport intitulé Aucun remède miracle : des solutions positives au problème de l’obésité.
Nous ne pouvons pas forcer les gens à cuisiner à domicile ou à faire de l’exercice, poursuit-il. Et, à moins de carrément imposer une liste d’aliments autorisés ou un rationnement des calories comme en temps de guerre, le consommateur aura toujours le dernier mot sur la quantité de calories – adéquate ou non – qu’il ingère.
Les solutions aux problèmes d’obésité devraient plutôt être liées aux incitations qui guident les individus dans leurs choix. Le Dr Gratzer invite les gens à être imaginatifs. Que ce soit au bureau en tenant des réunions en marchant (walk-and-talk meetings) ou en offrant des récompenses pour promouvoir la perte de poids, à l’école en introduisant de courtes pauses d’activités physiques ou en rendant les installations sportives plus accessibles à la communauté, tous doivent mettre la main à la pâte pour réduire la prévalence de l’embonpoint.
« Les médecins ont aussi un rôle important à jouer. Ce n’est pas normal que la moitié d’entre nous soient inconfortables d’aborder la question de l’obésité avec un patient! Au-delà d’une meilleure formation à cet égard, nous pourrions songer à donner des prescriptions plus ciblées, par exemple. Il ne faut plus se limiter aux conseils généraux sur l’importance de bien manger et de faire de l’exercice régulièrement, des conseils qui ont par ailleurs peu d’effet », observe le Dr Gratzer.
« Il y a une panoplie de facteurs politiques et socioéconomiques qui contribuent à l’augmentation de l’obésité. Malgré toutes ces raisons, ce que nous mangeons et faisons avec nos propres corps restent des décisions personnelles. Aucun programme n’obtiendra de succès sans que les individus ne soient convaincus de son utilité et décident d’y participer. Cette responsabilité que nous avons envers nous-mêmes doit être le point de départ pour renverser la tendance », explique Jasmin Guénette, vice-président de l’IEDM et collaborateur à cette recherche.
Le Cahier de recherche intitulé Aucun remède miracle : des solutions positives au problème de l’obésité est signé par le Dr David Gratzer, médecin canadien, auteur primé et expert des politiques publiques touchant la santé. Ce Cahier de recherche, ainsi que la Note économique Peut-on contrer l’obésité en taxant les boissons sucrées?, sont disponibles sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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