RÉACTION : Le décloisonnement des métiers de la construction ne va pas assez loin
Montréal, le 1er février 2024 – Le projet de loi 51 déposé aujourd’hui par le ministre du Travail Jean Boulet manque d’ambition, selon un chercheur de l’Institut économique de Montréal.
« La rigidité des métiers de la construction au Québec fait en sorte qu’il faut bien plus de travailleurs pour mener à bien chaque projet », explique Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l’IEDM. « Le décloisonnement proposé par le ministre Boulet représente un très petit pas, alors que le défi à relever est énorme. »
Le Québec compte 25 métiers à certification obligatoire en construction, contre seulement sept en Ontario.
Le projet de loi prévoit permettre aux travailleurs ayant un statut de compagnon d’effectuer des tâches présentement réservées à un autre métier que le leur, dans la mesure où ces tâches ne relèvent pas de la structure, de l’opération de machinerie lourde ou de spécialités telles la plomberie et l’électricité.
Le projet de loi maintient les exigences de formation et de certification pour les 25 métiers à certification obligatoire, freinant l’entrée de nouveaux travailleurs dans les métiers qui, ailleurs au pays, ne requièrent aucune formation particulière.
Le chercheur questionne notamment la pertinence d’imposer une formation de 900 heures échelonnées sur huit mois pour devenir peintre en bâtiment, par exemple, dans un contexte où il manque près de 10 000 travailleurs dans l’industrie.
« Ce n’est pas avec la réforme du ministre Boulet qu’on réussira à bâtir le million de logements nécessaires pour revenir à des niveaux de prix abordables! », s’exclame M. Giguère. « Le gouvernement doit retourner à la table à dessins et proposer quelque chose de plus ambitieux, car le projet de loi actuel en fait bien trop peu. »
Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le Québec aurait besoin de 1,19 million de nouveaux logements d’ici 2030 afin de retrouver les niveaux d’abordabilité observés en 2004.
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