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Textes d'opinion

Pour la sécurité de tous, le SPVM doit intégrer des agents de sécurité

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est en crise. Le SPVM peine à conserver ses employés. Depuis novembre 2021, le SPVM a engagé 152 policiers, mais en a perdu autant, et parmi ces pertes on compte 42 démissions. On apprend aussi que 1673 policiers pourraient prendre leur retraite d’ici la fin de 2026. Avec la hausse des crimes violents qui survient depuis le début de l’année, la Ville de Montréal ne sait plus où donner de la tête.

Pourtant, il existe une solution pour résorber cette pénurie de policiers tout en diminuant la criminalité, solution qui permettrait en plus aux contribuables montréalais de faire des économies importantes: engager des agents de sécurité comme auxiliaires de police.

Les tâches qui occupent le plus le temps des policiers sont les tâches administratives. Une étude britanno-colombienne arrivait à la conclusion qu’un policier y consacre 40% de son temps. Remplir des rapports et prendre des déclarations à la suite d’une intervention sont des tâches qui, bien qu’infiniment importantes, ne requièrent pas la présence d’un policier, dans bien des cas.

Un agent de sécurité ayant suivi une formation adéquate peut très bien faire le travail. Si le SPVM déléguait une bonne partie des tâches administratives à des agents de sécurité, cela libérerait les policiers et ces derniers pourraient accomplir les tâches les plus importantes pour la sécurité des Montréalais.

Des tâches qui peuvent être déléguées

On pourrait remplacer partiellement les policiers par des agents de sécurité dans plusieurs secteurs. L’un des plus frappants est le métro de Montréal. Actuellement, 115 policiers sont affectés en permanence au métro de Montréal, en plus des agents de sécurité de la STM. En confiant une bonne partie de ces postes à des agents de sécurité, il devient possible de libérer plusieurs policiers qui pourront intervenir dans les quartiers qui en ont besoin.

Plusieurs autres tâches de ce genre pourraient être déléguées entièrement ou en partie à des agents de sécurité. Par exemple, en intégrant des agents de sécurité dans les patrouilles régulières de la police, le SPVM pourrait, à moindre coût, avoir une plus grande présence sur le terrain, tout en n’ayant pas à engager deux fois plus de policiers.

Un calcul similaire peut être fait pour les barrages routiers. Une équipe n’a pas besoin d’être composée entièrement de policiers: tant que quelques policiers sont disponibles pour encadrer des agents de sécurité, l’efficacité reste la même. Finalement, on obtiendrait plus de policiers qui couvriraient plus de terrain, plus efficacement.

Les résultats de la mise en place de ces pratiques parlent d’eux-mêmes. Dans le Lincolnshire, au Royaume-Uni, le taux de criminalité a diminué de 14% à la suite de la délégation des tâches administratives à des agences de sécurité. Cette pratique permet aussi aux contribuables britanniques d’économiser des millions de dollars chaque année. À Londres, l’intégration d’agences de sécurité pour aider la patrouille dans certains quartiers a été suivie d’une baisse de la criminalité de 43%.

La Ville de Montréal est à la croisée des chemins: elle doit à la fois combattre la hausse de la criminalité et gérer intelligemment l’argent des contribuables. C’est seulement en intégrant des agents de sécurité pour aider la police qu’elle saura résoudre ces deux problèmes.

Olivier Rancourt est économiste à l’IEDM. Il signe ce texte à titre personnel.

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