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Observations spontanées

Nord du Québec : peupler pour peupler

Le premier ministre du Québec, François Legault, revisite sa proposition initiée l’an dernier visant à encourager le peuplement du nord du Québec. À l’appui de cette proposition d’« occuper le territoire », il fait valoir son argument : « On ne bâtit pas une société forte avec des gens qui entrent et qui sortent continuellement. Je n’aime pas le navettage, le fly-in fly out ». Par un déboursement de 100 millions de dollars pour la construction de plus de 300 maisons ou logements – soit environ 330 000 $ par domicile – les contribuables assumeraient le risque de perte de valeur immobilière au bénéfice des propriétaires.

Il s’agit d’une initiative spontanée comme bien d’autres suggérées par les gouvernements pour redorer leur blason économique. Ce projet nous fait penser à des chantiers, des grues, des moteurs qui font du bruit. Ça fait « tourner » l’économie, donc ça doit être bon… Mais comme une machine à laver qui ne lave que sa propre eau, il est difficile d’en discerner la finalité. La question à se poser : à quoi bon? De plus, n’y aurait-il pas des désavantages à encourager artificiellement les Québécois à peupler le nord de la province? Assurément. Par exemple, le coût des services publics, comme les soins de santé et les garderies, est invariablement plus élevé pour l’État dans les régions éloignées et, faute de ressources adéquates, de qualité moindre que dans les régions urbaines. Le climat du Grand Nord est aussi moins clément et la faible densité de population engendre une empreinte écologique par habitant plus élevée.

Si nous laissons les travailleurs décider naturellement de s’établir dans ces régions et d’y rester, cela se fera sans financement des gouvernements provincial et fédéral, comme c’est déjà le cas avec la mine de l’entreprise IAMGOLD dans le village de Gogama, en Ontario, à 191 km au nord de Sudbury. Ceci étant dit, il y a certaines régions que l’humain ne préfère tout simplement pas peupler et si l’État souhaite y encourager l’immigration, il doit aussi y décourager l’émigration à perpétuité. Or, cela est impossible, comme l’attestent les milliers de villes fantômes qui parsèment le monde. Le gouvernement ne devrait pas jouer aux Sims avec la vie et le portefeuille des Québécois.

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