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Textes d'opinion

Ma transition énergétique

Texte d’opinion de Michel Lafontaine* publié en primeur sur notre site.

Qu’il s’agisse du premier ministre Legault qui s’apprête à bannir définitivement l’exploitation de gaz naturel au Québec, des médias locaux qui n’en ont que pour la COP26 et la réduction des gaz à effet de serre, ou encore de tous ces activistes qui s’agitent, tout ce beau monde semble avoir conclu que cette histoire de pétrole et de gaz est bel et bien terminée et que toute l’humanité (y compris un autre 2 milliards d’individus qui nous viendront d’Afrique et d’Asie d’ici 2050) est en train de devenir riche, prospère et surtout propre, propre, propre grâce aux moulins à vent, aux panneaux solaires et surtout à ces batteries qui entreront en action lorsqu’il ne vente pas ou qu’il fait noir.

Effectuons donc un « reality check ». En Amérique du Nord, les prix du pétrole ont bondi de plus de 70% depuis le début de l’année tandis que les prix du gaz naturel ont plus que doublé; Biden, qui avait reçu comme cadeau d’Obama et de Trump l‘indépendance énergétique des USA en est rendu à supplier l’OPEP d’augmenter sa production. Cet hiver, en Europe, les moins fortunés pourraient devoir choisir entre « heating » et « eating », pendant que Gazprom tient tout ce beau monde en otage. Et, suprême ironie, le président Macron, de peur de voir réapparaître les Gilets jaunes, s’apprête à subventionner les combustibles fossiles: sage décision car, politiquement parlant, un Français gelé est encore plus dangereux qu’un Anglais gelé.

En tant que gestionnaire de mes propres avoirs financiers, je suis un disciple de la gestion passive; je suis d’avis qu’il est difficile d’identifier des anomalies, des titres qui sont mal évalués par les millions d’investisseurs actifs et par conséquent mes avoirs sont largement investis dans des Fonds négociés en bourse (FNB) de type indiciel.

Mais depuis le début de l’année 2021, j’ai fait une exception avec les deux CELI de ma famille. Confronté à ces gestionnaires de fonds publics qui décident de larguer le pétrole sans même évoquer le mot « fiduciaire », à ces nouveaux experts que sont les enfants qui marchent pour le climat, à cette adolescente venue de Suède qui reproche aux Britanniques d’être à l’origine de la révolution industrielle, les titres pétroliers et gaziers (canadiens par surcroît) de ces CELI sont passés de 0 % des deux portefeuilles en début d’année à plus de 90 %; et en date du 21 octobre, le rendement des deux portefeuilles atteignait 60 % et la cagnotte avait bondi de près de $148,000.

Ce pari (c’en est un j’en conviens) pourrait donc avoir déjà couvert, pour le reste de mes jours, les frais de toute transition énergétique que l’on pourrait imaginer m’imposer. Et pour ceux qui se réjouiraient à l’avance du fait que ça pourrait se retourner contre moi, vous auriez en plus la satisfaction que le pari n’a pas été fait avec votre argent.

Mais cette satisfaction serait toutefois amoindrie par le fait que c’est bien avec votre argent que des activistes parient sur vos futures pensions.

*Michel Lafontaine est un entrepreneur et économiste retraité. Il signe ce texte à titre personnel.

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