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Observations spontanées

Le paternalisme fiscal de la taxe sur les boissons sucrées

Pour beaucoup de gens, on dirait que le gouvernement devrait assumer le rôle de père, protégeant les citoyens et citoyennes contre eux-mêmes.

L’idée d’une taxe sur les boissons sucrées s’inscrit dans cette ligne de pensée. Selon ses tenants, les Québécois et Québécoises ignoreraient l’impact néfaste d’une trop grande consommation de sucre sur leur santé, et l’État devrait donc les taxer pour aiguiller leurs choix.

« Une taxe sur les boissons sucrées représente, par sa conception même, un impôt régressif. » C’est l’Institut national de santé publique du Québec qui signait cette ligne dans une analyse éthique.

Cela se comprend bien, comme le budget d’alimentation représente généralement une part supérieure du revenu des moins nantis que des plus fortunés. À cela s’ajoute le fait que toute taxe représentant un montant fixe – par exemple, 20 sous par litre à Terre-Neuve-et-Labrador – aura un impact supérieur sur un revenu de 30 000 $ que sur un revenu de 100 000 $.

L’autre aspect est que si une telle taxe réduit la consommation d’un bien taxé, elle ne réduit pas pour autant la consommation de sucre. Bon nombre de biens substituts existent, tant et si bien que ceux qui veulent se sucrer le bec peuvent troquer la canette de boisson gazeuse contre une tablette de chocolat afin d’éviter la taxe.

Ultimement, il faut voir ces idées de taxes béhaviorales pour ce qu’elles sont : une tentative par certains de protéger ceux qu’ils ne jugent pas assez responsables contre eux-mêmes. Ce paternalisme fiscal n’est pas souhaitable, et doit être dénoncé.

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