Internet : Les tarifs de gros établis par le CRTC pénalisent l’innovation et les régions
Montréal, le 3 mars 2022 – Avec la pandémie qui sévit depuis près de deux ans, la population canadienne a été contrainte de passer plus de temps en ligne, que ce soit pour le travail, les études ou le divertissement. C’est près de la moitié de la population en emploi qui s’est mise à travailler davantage de la maison. Une part importante des étudiants ont aussi dû poursuivre leurs cours à distance. La présence en ligne s’étant accrue, la majorité des Canadiens (55 %) passe maintenant cinq heures ou plus par jour en ligne.
Même si le réseau Internet a tenu bon malgré la pression exercée par ce virage numérique rapide et quelque peu forcé, certaines entreprises de services contraintes de se tourner vers le numérique ont vu leur volume de clients diminuer étant donné la piètre qualité des services Internet dans les milieux ruraux.
« L’indisponibilité d’Internet haute vitesse dans certaines de ces régions éloignées est une réalité pour une part importante de la clientèle, une situation qui a parfois posé problème aux étudiants tenus de faire l’école à distance. Cette nouvelle réalité a mis en lumière l’importance d’avoir accès à un réseau Internet de qualité pour poursuivre ses activités professionnelles, scolaires ou personnelles », explique Valentin Petkantchin, économiste et chercheur associé senior à l’IEDM.
L’enjeu est encore plus important quand on pense aux nombreuses familles qui ont quitté les grands centres urbains pour s’établir en banlieue ou dans les régions rurales.
Cessons de freiner l’innovation et les investissements en télécommunications
Le secteur des télécommunications nécessite des investissements importants et constants pour développer les infrastructures à l’échelle du pays. Les investissements en infrastructures de télécommunication ont permis de répondre aux besoins des Canadiens dans une période où l’accès à ces services était crucial. La situation aurait probablement été plus problématique sans la vision, l’innovation et les investissements importants des entreprises du secteur.
Si elles souhaitent réellement que les consommateurs canadiens continuent de disposer de services Internet performants et fiables, les autorités devront y réfléchir à deux fois quand viendra le temps de prendre des décisions.
« Les décisions du CRTC visant à dicter les conditions de partage des réseaux, et les prix de gros créent de l’incertitude supplémentaire et ne font qu’augmenter les risques. Elles causent un gaspillage substantiel de ressources en termes de lobbying, de mise en conformité et de plaintes de la part des fournisseurs : autant de ressources rendues indisponibles pour être investies afin de mieux servir les consommateurs », ajoute Valentin Petkantchin.
« Il est temps que le CRTC réexamine son cadre réglementaire et qu’il démantèle graduellement son régime de prix de gros et fasse confiance aux entrepreneurs. Au lieu d’un nouveau revirement dans la fixation des prix de gros, les autorités devraient plutôt considérer d’arrêter de réglementer de manière excessive le secteur, et se tourner vers un cadre qui repose sur une concurrence dynamique et réelle, fondée sur les infrastructures », conclut l’analyste en politiques publiques de l’IEDM Gabriel Giguère.
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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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