Géants du Web: évitons de créer un nouveau tentacule bureaucratique
On apprenait le 29 mars dernier que le gouvernement fédéral est sur le point de déposer une pièce législative contraignant les géants du Web, notamment Facebook et Google, à conclure des ententes qui les obligeraient à verser des sommes aux médias dont ils relaient les nouvelles. Cette future loi aurait pour objectif de mandater un régulateur qui s’assurerait que les gros joueurs du numérique concluent suffisamment d’accords avec les plus petits, faute de quoi s’ensuivrait une punition par le bâton de l’État.
Ottawa voudrait donc obliger les géants du Web à conclure des ententes tout en avançant qu’il faut laisser celles-ci aux forces du marché. Ce manque de cohérence dévoile un désir d’obliger les ententes sans assumer pleinement cette position, allant potentiellement à l’encontre du libre choix des entreprises. Les décideurs politiques semblent oublier, ou simplement ignorer, que ces plateformes numériques ont déjà conclu plusieurs ententes avec des médias, dont certains petits médias, ce qui prouve que la réglementation additionnelle envisagée n’est guère nécessaire.
Nous gagnerions collectivement à laisser réellement le destin des ententes aux forces du marché, sans créer de régulateur pour dicter la marche à suivre.