Finances publiques, tourisme et logement abordable: l’IEDM dévoile son mémoire prébudgétaire pour Montréal
- 1,1 milliard de dollars : coût de la prime de 40 pour cent dans la rémunération des fonctionnaires en 2024
- Quatre mois : temps requis pour construire autant de nouvelles unités que le parc immobilier en location sur Airbnb à Montréal l’an dernier
- Jusqu’à 10 535 $ par porte : augmentation des coûts de construction découlant du règlement « 20-20-20 »
Montréal, le 25 avril 2023 – Dans le contexte des consultations budgétaires se déroulant aujourd’hui à l’hôtel de ville, l’Institut économique de Montréal a publié son mémoire prébudgétaire pour Montréal ce matin.
« Il n’est pas surprenant que Montréal manque toujours d’argent : l’employé municipal moyen est parmi les 10 pour cent des Montréalais les mieux payés », dit Renaud Brossard, directeur principal des communications à l’IEDM et co-auteur du mémoire. « Avant de piger plus creux dans les poches des citoyens, l’administration Plante doit abolir la prime de 40 pour cent dont son fonctionnariat bénéficie. »
Les employés des villes québécoises ont une rémunération moyenne 40 pour cent plus élevée que s’ils occupaient des postes équivalents au privé, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Les données du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal montrent que Montréal ne fait pas exception, avec une rémunération moyenne de 106 693 $ par employé.
Un Montréalais ou une Montréalaise gagnant plus de 102 400 $ par année compte parmi les 10 pour cent les mieux rémunérés en ville, selon les données de Statistique Canada.
L’Institut calcule que cette prime à la rémunération de 40 pour cent coûtera 1,1 milliard de dollars aux Montréalais et Montréalaises en 2024, soit 15,3 pour cent du budget de la Ville.
Le mémoire montre aussi que les locations touristiques à court terme – tels les logements en location sur Airbnb – ont une incidence négligeable, voire pratiquement nulle, sur la question de l’abordabilité du logement.
« Juste avec les projets dans Bridge-Bonaventure et à l’ancien hippodrome, la Ville a annulé, suspendu ou rendu irréalisable deux fois plus d’unités que ce qui était en location sur Airbnb l’an dernier », affirme M. Brossard. « Il serait temps que l’administration Plante reconnaisse son rôle dans l’inabordabilité du logement et cesse de prendre les locations touristiques comme bouc émissaire. »
L’Institut compare notamment les 10 523 logements annoncés sur Airbnb l’an dernier aux 460 000 logements que la Communauté métropolitaine de Montréal estime qu’il est nécessaire de construire d’ici 2030 pour que le marché revienne à un niveau considéré comme abordable.
Il note aussi que plus de 30 000 unités résidentielles ont été mises en chantier l’an dernier dans le grand Montréal. Cela signifie qu’il faut environ quatre mois pour avoir autant de mises en chantier que l’ensemble du parc immobilier qui était alors annoncé sur Airbnb dans la région métropolitaine.
Le mémoire note que la réglementation et son effet sur les mises en chantier et le coût des nouvelles unités sont des causes bien plus importantes de l’inabordabilité du logement.
« Chaque règlement et chaque délai administratif fait croître les coûts de construction et rallonge le processus de développement », explique M. Brossard. « Le résultat est une restriction de l’offre, et des coûts plus élevés pour les Montréalais et Montréalaises, ce qui contribue au problème d’abordabilité que nous vivons aujourd’hui. »
À lui seul, le règlement 20-20-20 fait croître les coûts de construction d’un montant allant jusqu’à 10 535 $ par porte. Cette somme se reflète par la suite dans le prix de vente ou de location des nouvelles unités.
L’Institut recommande d’abroger ledit règlement et de passer en revue l’ensemble de la réglementation en prenant comme objectif la diminution des obstacles à la construction.
L’IEDM fera une présentation à la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal cet après-midi, à 15 h 40.
Vous pouvez consulter le mémoire de l’IEDM ici.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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