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Communiqués de presse

Dépenses par portefeuilles au Québec: l’hémorragie a assez duré

Montréal, le 23 mars 2022 – Les chercheurs de l’IEDM profitent du dépôt du budget 2022-2023 pour faire état de l’importante croissance des dépenses de portefeuilles survenue ces dernières décennies en tenant compte des derniers chiffres, et présentent différents scénarios qui en illustrent l’ampleur.

Ils constatent une augmentation des dépenses de portefeuilles de près de 5,4 % par année, en moyenne, entre 2000 et 2021. « C’est une progression bien supérieure à celle des recettes de l’État sur plusieurs années, ce qui nous amène à conclure que la tendance ne pourra pas durer et que la croissance des dépenses doit être ralentie », affirme Miguel Ouellette, directeur des opérations et économiste à l’IEDM.

Dépenses : il est temps de mettre un frein

Entre 2000 et 2021, les dépenses de portefeuilles annuelles de l’État québécois ont augmenté de près de 61 milliards de dollars si on tient compte de l’inflation. Cette augmentation s’est accentuée entre 2009 et 2021, où les dépenses ont grimpé de près de 43 milliards. À chaque nouveau budget, on constate un nouveau pic des dépenses, alors que les revenus ne suivent pas.

« Chaque année, le gouvernement dépense en moyenne 5,4 % de plus que l’année précédente. C’est un rythme insoutenable, d’autant plus que la progression des revenus, elle, plafonne à 4,68 % en moyenne. C’est une tendance qui doit être révisée; il en va de l’équité intergénérationnelle », ajoute M. Ouellette.

Budget 2022-2023 : similaire aux budgets précédents

Cette année, l’État québécois consacrera 127,8 $ milliards aux dépenses de portefeuilles, soit 4,9 % de plus que le budget précédent en excluant les mesures de soutien liées à la COVID.

« Avec le vieillissement de la population, le nombre d’adultes en âge de travailler diminue, alors que plusieurs postes de dépenses, par exemple la santé, augmentent, ce qui accroît la contribution nécessaire de chaque personne aux coffres de l’État », souligne M. Ouellette.

Si la tendance se maintient, en 2028, le Québec consacrera plus de 171,9 milliards de dollars aux dépenses de portefeuilles.

« Si le gouvernement s’était efforcé de faire croître ses dépenses proportionnellement à l’inflation et à la croissance de la population, l’État aurait économisé 404,3 milliards de dollars entre 2000 et 2021. Même si nous prenions ce scénario et ajoutions un 2 % additionnel, ce sont 107,5, milliards qui auraient été économisés », déplore l’économiste et directeur des opérations de l’IEDM.

En un mot, le Québec se doit de ramener la progression de ses dépenses à un rythme soutenable, sans quoi la dette publique ne fera que grossir dans le long terme.

« Un bébé qui naît aujourd’hui hérite d’une dette de 34 032 $. Une famille de quatre est endettée de 136 129 $. D’où l’importance pour le Québec de réduire son endettement et de ralentir la croissance de ses dépenses publiques. On ne saurait préconiser une augmentation des impôts pour régler le problème, car les Québécois figurent déjà parmi les populations les plus taxées du Canada, et du monde. On pourrait cependant tâcher d’attirer davantage d’investissements privés, tout en domptant la courbe des dépenses », conclut Miguel Ouellette.

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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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Demandes d’entrevue :
Josée Morissette, conseillère principale en relations de presse
Cell. : 418 929-5291
Courriel : jmorissette@iedm.org

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