Abattre l’industrie de l’énergie à coups de lois et règlements n’aidera en rien à contrer les changements climatiques
Ajouter d’autres couches de règlements sur le secteur énergétique canadien ne risque pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ça n’empêche pas des groupes écologistes radicaux comme Greenpeace de demander au gouvernement d’adopter des lois et règlements pour bloquer l’investissement des banques dans des entreprises canadiennes actives dans l’industrie du pétrole et du gaz.
Soyons clairs : même si Ottawa réglementait l’industrie canadienne de l’énergie au point de la faire fermer, les répercussions sur la lutte contre les changements climatiques seraient minimes, selon toute vraisemblance.
Nous vivons dans un monde interconnecté; les biens et services que nous produisons répondent à une partie de la demande mondiale — le pétrole et le gaz autant que le blé et l’aluminium —, et tout arrêt de la production canadienne est rapidement compensé par une augmentation de l’offre provenant d’autres sources.
On n’a qu’à se reporter à ce qui s’est produit depuis l’invasion russe en Ukraine : les états d’Europe se sont empressées de réduire leur dépendance au gaz russe en concluant des ententes avec le Qatar, la Libye et l’Algérie, pour ne nommer que quelques pays.
Bien que les circonstances le justifiant seraient différentes, toute baisse de l’offre énergétique canadienne sur les marchés mondiaux serait une occasion d’affaire rapidement saisie par d’autres pays producteurs pour accroître leur production et leurs exportations. Or, nombre d’entre eux n’ont pas à se conformer à des normes environnementales aussi sévères qu’ au Canada.
Empêcher les banques d’investir dans l’industrie canadienne de l’énergie – soumise à l’un des environnements réglementaires les plus stricts – pourrait peut-être changer quelque peu la composition du marché international, mais n’en fera pas beaucoup plus.