L’économie retient son souffle
Depuis plusieurs jours déjà, on nous dit que Montréal et Québec passeront bientôt au « rouge », dans l’insondable tableau de peinture à numéro technocratique décrété par la santé publique. Bien que l’on doive d’une certaine façon saluer le fait que le gouvernement privilégie désormais des mesures modulées en fonction des régions et du mode de transmission de la COVID-19 plutôt que d’opter pour des mesures uniformes, le doute qui plane depuis plusieurs jours est nocif. Il est inacceptable que le gouvernement refuse d’expliquer en termes concrets ce que signifie ce code de couleurs. La raison d’être de ce code n’était-elle pas de simplifier les choses?
Au contraire, cette façon de faire instaure un climat de tension pour les petits commerçants et les restaurateurs. Soulignons que les revenus des restaurants de la province ont reculé de 34 % par rapport à l’année précédente. Pire encore : à Montréal, le mois de juillet représentait un recul de 50 % par rapport à juillet 2019.
Ce manque de clarté fait en sorte que la population se pose en ce moment un nombre de questions quasiment illimitées, d’un niveau d’importance à géométrie variable. Pourra-t-on inviter un couple d’amis à souper lors du long week-end? Sera-t-il possible de rendre visite à un proche malade au cours des prochains jours? Est-ce que j’aurai toujours un emploi après le fameux point de presse de 17h30?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement nous doit des explications. Non seulement quant aux mesures qui seront mises en place, mais également en ce qui a trait à leur objectif. Rappelons-nous qu’à l’hiver dernier, l’objectif était d’éviter le débordement des hôpitaux. Or, cette situation ne semble pourtant pas être en train de se produire. On doit donc répondre à deux questions : qu’est-ce qui justifie réellement les mesures proposées, et qu’est-ce qui les fera éventuellement disparaître?