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Communiqués de presse

Serrer la vis aux programmes de récompenses pénaliserait les consommateurs au lieu de les aider

Montréal, le 28 janvier 2016 – Réglementer les programmes de récompenses liés aux cartes de crédit pour protéger les consommateurs canadiens entraînerait des effets pervers qui nuiraient à ces derniers, comme les expériences ailleurs dans le monde l’ont démontré, explique une Note économique publiée aujourd’hui par l’IEDM.

Les programmes de récompenses visent à susciter la fidélité des consommateurs aux magasins et aux marques qui les financent. Plusieurs critiques souhaitent les réglementer pour diverses raisons. Ils soutiennent notamment que les frais d’interchange payés par les commerçants lors d’une transaction effectuée avec une carte de crédit sont trop élevés et que ces programmes seraient responsables du surendettement des consommateurs.

Or, plusieurs tentatives de réglementer les frais d’interchange, et par le fait même les programmes de récompenses qu’ils financent, ont eu des effets pervers à l’étranger, souligne la publication. Dans chacun de ces cas, la réglementation a profité directement aux commerçants sans se traduire par une réduction des prix pour les consommateurs. De plus, le système de paiement devant effectivement se financer, la réduction des frais d’interchange a poussé les banques à chercher d’autres revenus qui se sont répercutés encore plus lourdement sur les consommateurs.

En Australie, où les autorités ont imposé une réduction des frais d’interchange d’environ 50 %, les frais annuels payés par le consommateur sur les cartes de type Visa et MasterCard sans programme de récompenses ont augmenté de 22 %, alors que ceux sur les cartes standard à programme de récompenses et sur les cartes « or » ont bondi respectivement de 77 % et de 47 %. La valeur des récompenses a quant à elle chuté de 23 % entre 2003 et 2007.

En ce qui concerne l’endettement des ménages, le lien avec les programmes de récompenses n’existe tout simplement pas, ajoute l’auteur. Une enquête de la Banque du Canada démontre plutôt que le montant qui reste à payer sur les cartes de crédit des ménages canadiens à la fin de chaque mois est à la baisse, et cela même s’ils utilisent de plus en plus leurs cartes de crédit pour faire des achats.

« Le fait que ces arrangements soient volontaires et les programmes optionnels devraient suffire à démontrer que les consommateurs jugent qu’ils sont gagnants lorsqu’ils utilisent ces programmes », souligne M. Bédard, économiste à l’IEDM et auteur de la Note économique.

Les commerçants y trouvent également leur compte puisqu’ils peuvent non seulement augmenter leurs parts de marché en fidélisant les consommateurs, mais aussi profiter des avantages du système des cartes de crédit, partiellement financé par les programmes de récompense.

Aujourd’hui, 89 % des Canadiens font partie d’un programme de récompenses, dont 41 % pour qui ce programme est lié à leur carte de crédit. Dans les autres cas, ils sont liés à des cartes de fidélité ou à des applications pour téléphone intelligent.

« Les règlements adoptés dans certains pays, censés protéger les consommateurs, leur ont en réalité coûté cher. Les interventions du gouvernement dans l’économie ont parfois des conséquences inattendus qui vont à l’encontre des intérêts de ceux qu’on souhaite aider, et ceci en est un exemple probant », dit Mathieu Bédard. L’IEDM étudie justement les effets pervers qui découlent de certaines législations, et ceci en utilisant des exemples concrets de la vie courante comme celui-ci.

La Note économique intitulée « Les programmes de récompenses sont-ils mauvais pour les consommateurs? », par Mathieu Bédard, économiste à l’Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org

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