Plusieurs mythes ont la vie dure
Je n’ai pas pu m’empêcher d’observer cette campagne électorale à travers mes lunettes d’économiste. Et j’ai sursauté souvent en entendant des déclarations qui n’ont aucun sens sur le plan économique. Le bilan que je tire de cette campagne, c’est qu’il y a des mythes qui ont la vie dure.
Trois mythes parmi tant d’autres:
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On propose de réduire les centaines de millions de subventions à l’industrie pétrolière, alors qu’elles s’élèvent à 71 millions de dollars.
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On soutient aussi que les riches peuvent payer plus d’impôts, sans mentionner que les contribuables qui gagnent plus de 100 000 $ ne sont que 7 %, mais versent déjà la moitié de tous les impôts sur le revenu.
- Augmenter les taxes sur le tabac, ça paraît bien et personne ne nous critique, mais on touche surtout les familles défavorisées.
En somme, les partis politiques parlent toujours d’aller chercher de nouveaux revenus tout en essayant de nous convaincre que ni vous ni moi n’aurons à payer. Ce sont les «autres» qui vont payer: les riches, les banques, les entreprises…
Qui paiera la facture ?
L’impôt des entreprises est sans doute le mythe le plus tenace. Rappelez-vous toujours que quelqu’un, en chair et en os, finira par le payer. Parce que, de la même façon que ce n’est pas votre maison qui paie votre hypothèque, ce ne sont pas les corporations qui paient les impôts. Ce ne sont pas les actionnaires non plus. Ce sont les employés qui ont des salaires moins élevés au fil du temps. Une réalité que le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC rappelait encore cette semaine!
Oui, c’est vous et moi qui allons payer les nouveaux impôts, peu importe la couleur du gouvernement.
Youri Chassin est économiste et directeur de la recherche à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.
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