Seulement 1,5 % des Canadiens vivent de façon prolongée dans la pauvreté
Montréal, le jeudi 24 septembre 2015 – Contrairement aux idées reçues, non seulement les pauvres s’enrichissent au Canada, mais ils se sortent de la pauvreté de plus en plus vite, selon une Note économique publiée aujourd’hui par l’IEDM.
Des affirmations couramment entendues peuvent donner l’impression que les gens à faible revenu sont très nombreux au Canada et que pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’une condition permanente. La publication démontre, à partir d’analyses s’appuyant sur des séries de données de Statistique Canada, que cette perception est contraire à la réalité. Seulement 3,6 % de l’ensemble des Canadiens sont restés sous le seuil de faible revenu pendant les six années de la période 1993-1998, et cette proportion a chuté à 1,5 % pour la période 2005-2010.
Les Canadiens qui se trouvent au bas de l’échelle des revenus n’y demeurent pas longtemps. En suivant les mêmes personnes, on constate que seulement 13 % de celles qui se trouvaient dans le quintile de revenus les plus faibles en 1990 – incluant des étudiants et jeunes adultes – s’y trouvaient toujours en 2009, selon une banque de données de Statistique Canada. En conséquence, le revenu annuel moyen des Canadiens qui se trouvaient dans ce quintile en 1990 est passé de 6000 $ à 44 100 $ en 2009, une hausse moyenne de 635 %.
« Les affirmations alarmistes parfois entendues sur le fait que la pauvreté est une condition permanente pour une partie importante de la population et que les pauvres s’appauvrissent sont donc sans fondement », dit Yanick Labrie, économiste à l’IEDM et coauteur de la Note. « Ceux qui étaient au bas de l’échelle il y a 20 ans ont connu, en moyenne, une croissance fulgurante de leur revenu. »
Ce qui compte, ce n’est pas le nombre de riches ou de pauvres à un moment précis, mais plutôt que ceux se trouvant au bas de l’échelle des revenus ne soient pas prisonniers de leur statut, et que leurs enfants ne soient pas condamnés à y rester, ajoute M. Labrie. Or, c’est la situation qui prévaut pour la presque totalité des Canadiens.
« Dans les débats sur les inégalités, on parle souvent des riches. Mais ce qui devrait nous préoccuper, ce sont les pauvres et l’amélioration de leur condition », dit Youcef Msaid, chercheur associé à l’IEDM et coauteur de la publication. « La question qui devrait nous obséder ne devrait pas être : est-ce que les riches s’enrichissent? Mais plutôt : est-ce que les pauvres s’enrichissent? Et, bonne nouvelle, la réponse à cette question est un “oui” catégorique. »
La Note économique intitulée « La pauvreté n’est pas une condition permanente au Canada » est signée par Yanick Labrie et Youcef Msaid, avec la collaboration d’Alexandre Moreau, respectivement économiste, chercheur associé et analyste en politiques publiques à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org