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Communiqués de presse

Services policiers : l’impartition à des agences de sécurité privée permettrait de freiner la hausse de dépenses

Montréal, le jeudi 29 janvier 2015 – Malgré une baisse du taux de criminalité, les dépenses policières ont presque doublé au Canada depuis 25 ans. Devant cette explosion insoutenable des coûts, plusieurs villes à travers le pays envisagent des compressions. En décembre, Montréal a demandé à son service de police de réduire le nombre de policiers d'environ 45 par année au cours des cinq prochaines années. À Winnipeg, le président du comité des finances de la ville a déclaré au début de janvier que les coûts du service de police sont hors de contrôle et qu’il fallait réduire les dépenses.

Dans une nouvelle publication, l’IEDM se penche sur la question et propose des solutions viables pour s’attaquer au problème des coûts croissants des services policiers au Canada, sans toutefois compromettre la sécurité des citoyens. Dans certains cas, cette nouvelle approche peut même contribuer à la réduction de la criminalité.

Actuellement, l’emploi du temps des policiers est cannibalisé par des fonctions qui ne devraient pas être du domaine de la police. L’étude suggère de recentrer le travail des policiers sur leurs fonctions essentielles et de recourir à d’autres catégories de personnel pour les tâches auxiliaires ou administratives. Des efforts ont déjà été faits en ce sens dans certaines municipalités, que l’on pense par exemple aux cadets policiers qui patrouillent à pied ou à vélo durant les événements extérieurs. Selon les auteurs, il y a moyen de faire mieux à travers une modernisation des services policiers.

« Il ne s’agit pas de remplacer le travail des policiers, mais de le compléter. Notre modèle de gestion des services de police est désuet et ne tient plus la route. Il n’est pas nécessaire qu’un policier, qu’on paie en partie pour ses performances élevées au chapitre de la psychologie sociale et de la force physique, soit immobilisé pour passer en revue les images des radars photo et y confirmer les excès de vitesse. Un civil avec la formation appropriée pourrait accomplir cette tâche à moindre coût », explique Mathieu Bédard, coauteur de la publication.

Les auteurs illustrent les économies potentielles avec l’exemple d’un barrage routier à Montréal visant à épingler les conducteurs aux facultés affaiblies et nécessitant normalement huit policiers. Dans un scénario où les tâches auxiliaires seraient imparties au privé, et où six des huit intervenants seraient des agents de sécurité, le coût passerait de 4994 $ à 2332 $, soit une économie de plus de 50 %. À plus long terme, ces économies brutes pourraient se transformer en économies nettes pour le contribuable permettant de limiter les nouvelles embauches de policiers.

Selon une étude effectuée en Colombie-Britannique, environ 40 % du temps des policiers patrouilleurs est consacré aux tâches administratives, principalement la rédaction de rapports. Les villes canadiennes pourraient s’inspirer de l’expérience de Londres, où un policier n’est envoyé par exemple sur les lieux d’un cambriolage que si les cambrioleurs sont toujours présents. Sinon, c’est un agent de sécurité qui se déplace pour accomplir les tâches qui ne relèvent pas des fonctions essentielles de la police.

« Ces nouvelles approches en matière de production de la sécurité axées sur une meilleure division des tâches ont fait leurs preuves un peu partout dans le monde et au Canada. L’impartition de certaines tâches au secteur privé ne permet pas seulement de réduire la facture pour le contribuable. Une collaboration plus étroite entre policiers et agents de sécurité mène également à une augmentation de la productivité policière et a potentiellement pour effet de réduire la criminalité. Les municipalités au Canada ont la responsabilité d’implanter des solutions pragmatiques dans le but de gérer le plus efficacement possible l’argent des contribuables », conclut Jasmin Guénette, coauteur de l’étude.

La Note économique intitulée « Des renforts privés à la police publique? » est signée par Mathieu Bedard et Jasmin Guénette, respectivement chercheur associé et vice-président à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org

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