Les tarifs aériens canadiens sont compétitifs, les taxes et les frais supplémentaires excessifs sont la source du problème
Montréal, le jeudi 27 mars 2014 – Comme 75 % de la population du Canada vit à seulement 90 minutes de la frontière américaine, de nombreux aéroports canadiens font concurrence aux aéroports du nord des États-Unis pour attirer des passagers. En raison de cette proximité géographique, les prix sont devenus l’un des principaux avantages concurrentiels des aéroports dans leur quête d’une plus large clientèle de passagers. Selon la publication le Point intitulée Les tarifs aériens élevés et l’exode de passagers au Canada que publie aujourd’hui l’Institut économique de Montréal, les taxes et frais supplémentaires sont à blâmer pour la différence de prix entre les billets d’avion au Canada et aux États-Unis.
L’IEDM illustre ce phénomène en comparant deux vols types qu’un passager peut prendre en partance de Montréal ou d’un aéroport américain limitrophe. Si on procède à une ventilation du prix des vols de Montréal à Fort Lauderdale ou à New York et de vols équivalents en partance d’aéroports américains voisins, il est impressionnant de constater que les tarifs de base canadiens sont en fait inférieurs ou équivalents même si Montréal est plus éloignée de l’une et l’autre destinations. Par contre, les taxes et frais au Canada sont plus de deux fois supérieurs aux taxes et frais américains pour des vols équivalents en partance de Plattsburgh et de Burlington. Ces droits additionnels constituent à peu près le quart des tarifs aériens canadiens.
« Un même jour, le passager qui prend un vol de Montréal à Fort Lauderdale paiera 36 % de plus que s’il était parti de Plattsburgh. De la même façon, le vol vers New York sera 10 % plus cher en partance de Montréal que de Burlington », explique Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM et auteur de l’étude.
Selon des estimations, l’industrie de l’aviation au Canada perd environ annuellement cinq millions de voyageurs qui choisissent de franchir la frontière des États-Unis pour partir en voyage d’un aéroport américain surtout à cause du prix élevé des billets d’avion à leur aéroport local canadien. Cette tendance est plus manifeste que jamais et, chaque année, elle coûte tout près de 9000 emplois au Canada et lui occasionne des pertes économiques, de 2,4 milliards de dollars en production économique.
De nombreuses études ont démontré que les coûts plus élevés qui grèvent la chaîne logistique de l’aviation canadienne résultent surtout de politiques gouvernementales qui se traduisent par l’imposition de taxes, de frais et d’autres droits. On devrait, entre autres changements, supprimer les frais d’améliorations aéroportuaires afin d’atténuer l’exode des passagers. « Comme solution de rechange, on pourrait éliminer le loyer aéroportuaire pour augmenter le trafic passagers. Bien qu’une telle mesure priverait Ottawa des 280 millions de dollars qu’il perçoit annuellement en loyers, ce manque à gagner serait atténué par des revenus additionnels de 50 millions de dollars tirés de l’augmentation du trafic passagers. Pour récupérer ces pertes de revenu et bien plus encore, le gouvernement fédéral pourrait vendre les aéroports à des investisseurs privés », conclut M. Kelly-Gagnon.
Le Point intitulé « Les tarifs aériens élevés et l’exode de passagers au Canada » est signé par Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’Institut économique de Montréal. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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