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Textes d'opinion

La baguette magique des taxes

La première ministre Pauline Marois juge « irréalistes » les promesses d’abolition de taxes de la CAQ, qui souhaite redonner 1000 $ aux familles par année en abolissant la taxe santé et la taxe scolaire. Mme Marois dit qu’elle baisserait les taxes avec plaisir si elle le pouvait, mais qu’elle ne possède malheureusement pas de « baguette magique ».

Sans entrer dans les détails de la proposition caquiste, ni l’endosser nécessairement comme telle, il serait bon de rappeler à nos politiciens qu’ils n’ont pas besoin de « baguette magique » pour baisser les taxes. Il existe une solution plus terre-à-terre: ne pas créer de nouvelles dépenses. Car sinon, ces dépenses entraîneront inévitablement le besoin de taxer davantage.

Or, qu’a fait le gouvernement récemment? Il a créé 36 000 emplois dans le secteur public au cours des trois derniers mois. Je veux bien croire que certains de ces emplois puissent être justifiés, mais combien vont coûter aux contribuables ces 36 000 emplois? Combien d’entre eux deviendront des « acquis » intouchables, et combien coûteront-ils non seulement en salaire, mais dans bien des cas, en régimes de retraite garantis?

« Sur l’ensemble des 24 500 nouveaux emplois créés depuis une année au Québec, on note la création de 22 400 emplois dans le secteur public. C’est donc dire que le secteur privé n’a ajouté que 2100 emplois en un an », écrivait mardi le chroniqueur Michel Girard.

(Certains groupes, qui semblent croire que nous subissons l’« austérité », devraient prendre des notes.)

Les politiciens doivent comprendre que la première étape logique vers un assainissement des finances publiques – et un soulagement du fardeau fiscal des contribuables – est d’arrêter d’augmenter les coûts de l’État. De corriger le problème à la source.

Nul besoin d’une baguette magique pour comprendre cela.

N.B. À des fins de comparaison, en Ontario le secteur public a plutôt diminué de 29 400 emplois en un an, ce qui n’a pas empêché cette province de créer 134 900 nouveaux emplois dans le secteur privé.

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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