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Textes d'opinion

Votre chèque de paye amputé pour une retraite dont vous ne rêvez pas nécessairement

Alors que les Québécois sont déjà ensevelis sous une quantité hallucinante de taxes et impôts, voilà qu'un comité recommande d'en ajouter davantage. Dévoilé mercredi, le rapport d'Amours propose d'instaurer un nouveau programme social, en imposant une nouvelle taxe sur la masse salariale de 3,3 %, pour garantir un revenu supplémentaire aux retraités de 75 ans et plus.

Les taxes sur la masse salariale que paient déjà les employeurs québécois sont de loin les plus élevées au Canada. Ces taxes comprennent diverses cotisations comme la CSST, la RRQ, l'assurance parentale, l'assurance-emploi, le Fonds des services de santé et j'en passe. Les taxes sur la masse salariale ont un impact direct sur le salaire versé à l'employé. Par exemple, pour rémunérer un employé 40 000 $, l'employeur doit débourser environ 45 000 $. En plus, l'employé doit aussi payer une part de ces cotisations, ce qui fait en sorte que le salaire au bout du compte est d'environ 37 000 $… avant impôts!

L'augmentation des revenus de retraite des Québécois ne passe certainement pas par un alourdissement du fardeau fiscal des entreprises, créatrices d'emplois et de richesse. Et si la réponse se trouvait chez chacun d'entre nous? Le rapport d'Amours mentionne par ailleurs que les Québécois comprennent les conséquences de leurs décisions financières: «(…) le comité d'experts insistant sur le fait que le citoyen doit rester libre de définir son âge effectif de départ à la retraite, dans la mesure bien sûr où il assume les conséquences de son choix.»

Le rapport d'Amours affirme que les citoyens doivent rester libres de décider l'âge de leur retraite. Je suggère que ces derniers aient la même liberté pour déterminer leur niveau de vie à la retraite et, par conséquent, l'épargne volontaire encouragée par la fiscalité doit demeurer une avenue importante.
Ce que les experts disent, c'est que bien des Québécois n'épargnent pas assez et qu'ils ne pourront pas mener le même train de vie à leur retraite. Ces gens font le choix d'avoir un meilleur niveau de vie durant leur vie active, plutôt que de mettre de l'argent de côté pour leur retraite.

Les gens qui n'épargnent pas et qui ne bénéficient pas d'un régime de pension d'un employeur sont-ils pour autant laissés à eux-mêmes? Non. Les prestations de la RRQ (dont la contribution est obligatoire et déterminée en fonction du salaire) et les prestations de la Sécurité de la vieillesse assurent alors un revenu minimum pour un citoyen qui a fait le choix d'avoir un meilleur niveau de vie durant sa vie active, plutôt que de mettre de l'argent de côté pour sa retraite.

Le véritable péril qui guette le Québec, autant du point de vue social que du point de vue des finances publiques, c'est l'immense déficit des régimes de retraite des employés de la fonction publique et des municipalités. Sur cette question, le rapport d'Amours s'en remet essentiellement au gouvernement pour négocier une entente. Les mêmes politiciens qui, depuis des années, préfèrent ignorer cette bombe à retardement.

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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