L’aide internationale n’a pas atteint ses objectifs
Montréal, 13 février 2008 – Les programmes canadiens d’aide internationale doivent être modifiés radicalement afin de s’adapter efficacement aux nouvelles conditions mondiales, à une époque où plusieurs États des pays pauvres sont en situation d’effondrement ou de fragilité. Malheureusement, l’aide publique au développement agonise sous le poids de sa propre bureaucratie. Voilà l’essence du message que livrera aujourd’hui John Watson, qui fut président de l’organisme humanitaire CARE Canada de 1987 à 2007, à l’occasion d’une conférence présentée par l’Institut économique de Montréal (IEDM) en collaboration avec le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
M. Watson traitera de la crise de confiance vécue par le modèle actuel d’aide internationale et proposera des changements structuraux pour l’améliorer, notamment en mettant l’accent sur les mécanismes de marché et le rôle des organismes privés et à but non lucratif plutôt qu’en se fiant uniquement aux fonctionnaires du gouvernement.
La conférence « Aide internationale : faut-il revoir nos façons de faire? » se tiendra le mercredi 13 février de 11 h 45 à 14 h à l’hôtel Marriott Château Champlain. M. Watson rencontrera les journalistes de 14 h à 15 h.
Publication d’une étude complémentaire à la conférence
L’IEDM publie au même moment une Note économique intitulée: Aide internationale: comment encourager le développement des pays pauvres? L’auteure de l’étude, Nathalie Elgrably, affirme que «L’aide internationale n’a pas atteint ses objectifs: même si les pays d’Afrique ont reçu 830 milliards $ au cours des cinq dernières décennies, la plupart des pays d’Afrique subsaharienne ont connu une réduction de leur niveau de vie».
D’abord, une grande partie de l’aide octroyée ne se rend pas aux populations dans le besoin et est plutôt détournée à cause de la corruption. Ensuite, les gouvernements investissent souvent dans des projets non rentables qui ne contribuent pas à une prospérité durable.
La liberté économique et l’ouverture au commerce étant essentielles au développement, ce sont ces aspects que l’aide internationale canadienne devrait encourager. Tant les pays riches que les pays en développement devraient éliminer leurs mesures protectionnistes, notamment en agriculture. On doit mettre en place un contexte économique favorable à l’initiative privée et aux échanges commerciaux qui permettrait à chacun de faire preuve d’esprit d’entreprise, de jouir du fruit de ses succès et d’assumer la responsabilité de ses échecs.
Les pays d’Asie de l’Est, comme Singapour, Taïwan et Hong Kong, ont réussi à se sortir de la misère en libéralisant leur commerce international. En 1960, la Corée du Sud était aussi pauvre que le Ghana ou la Zambie. Aujourd’hui, elle fait partie du groupe des pays les plus riches et consacre une portion de son PIB à l’aide au développement.
De plus, la promotion d’une saine gouvernance est également nécessaire, de manière à renforcer les institutions, à rendre les dépenses publiques transparentes et à améliorer les fonctions législatives et judiciaires. Le microcrédit et le recours au secteur privé pour la construction d’infrastructures sont aussi des options intéressantes. Avant tout, il faut garantir la primauté du droit et plus précisément l’application de droits de propriété clairement définis.
La Note économique Aide internationale: comment encourager le développement des pays pauvres? a été préparée par Nathalie Elgrably, économiste à l’IEDM.
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Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : (514) 273-0969 p. 2225 / Cell. : (514) 574-0969 / Courriel : avaliquette (iedm.org)