L’école publique bénéficie de la concurrence entre le privé et le public
Montréal, 3 novembre 2005 – Le Regroupement pour la défense et la promotion de l’école publique, qui réclame que le gouvernement du Québec mette fin au financement des écoles privées, n’a pas raison de craindre la concurrence des écoles privées.
«Il n’existe aucune preuve que la présence de ce secteur nuit à la performance des écoles publiques», affirment deux chercheurs de HEC Montréal, Robert Gagné et Germain Belzile, dans un document publié aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM).
Au contraire, écrivent-ils, «la concurrence de tout type dans le milieu scolaire amène les écoles publiques à mieux performer, et cela pour diverses mesures de la performance. Nuire à la concurrence entre les écoles est une opération nettement plus risquée que permettre le libre choix aux élèves et aux parents. Par-dessus tout, la concurrence ne coûte pas un sou à l’État.»
Les expériences suédoise et américaine
MM. Gagné et Belzile ont passé en revue les études qui ont quantifié les effets d’une concurrence accrue sur la performance des écoles publiques en Suède et aux États-Unis. Sur sept analyses américaines qui se sont penchées sur la question, cinq trouvent une corrélation positive entre les résultats des élèves des écoles publiques et une hausse de la proportion des inscriptions à l’école privée, alors que deux ne notent aucun effet significatif.
Les impacts de la concurrence sur d’autres mesures de performance des écoles, comme le taux de diplomation au secondaire, sont également positifs. La concurrence des écoles privées a également pour effet indirect de hausser le nombre d’années de scolarité des individus et leur salaire.
L’arrivée d’écoles à charte, ces écoles publiques autonomes qui sont en plein essor aux États-Unis et présentes en Alberta depuis 1994, améliore aussi la performance des élèves en général.
«Le fait qu’une majorité des études, qui portent sur différents territoires et utilisent des outils de mesure variés, trouvent une corrélation positive entre la concurrence et la performance des écoles publiques, nous permet de croire que cette concurrence est bonne, ou au pire inoffensive pour la qualité de l’éducation des écoles publiques», concluent les deux chercheurs.
Intitulée Les impacts positifs de la concurrence entre les écoles, cette édition du Point de l’IEDM, ainsi que l’étude plus étoffée dont elle est tirée, sont disponibles sur le site de l’Institut.
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Renseignements et demandes d’entrevues: Patrick Leblanc, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Téléphone: (514) 273-0969 / Courriel: pleblanc@iedm.org.