Délocalisation d’entreprises à l’étranger – Le Canada devrait éviter les mesures protectionnistes
Montréal, 7 juillet 2005 – Malgré les difficultés à court terme pour les travailleurs qui perdent leur emploi, le gouvernement canadien ne devrait pas suivre l’exemple du gouvernement américain en adoptant des mesures protectionnistes pour contrer les délocalisations, c’est-à-dire le déplacement de certaines activités d’entreprises vers l’étranger.
«Des mesures protectionnistes seraient d’autant plus nuisibles que le Canada est l’un des lieux d’impartition les plus prisés au monde, notamment par les compagnies américaines», conclut une Note économique publiée aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM). Le Canada se classerait au premier rang des pays industrialisés selon l’indice de l’Offshore Location Attractiveness.
L’auteur du document, l’économiste Yanick Labrie, recommande plutôt de miser sur une meilleure formation de la main-d’oeuvre canadienne pour lui permettre d’accéder à des emplois à plus haute valeur ajoutée.
Vision statique de l’économie
L’idée selon laquelle les délocalisations à l’étranger entraînent une réduction de l’emploi s’appuie sur une vision statique du marché du travail qui ignore qu’une économie en expansion produit constamment de nouveaux débouchés autant en matière de produits qu’en termes d’emplois.
«Même si l’ouverture des frontières commerciales peut faire en sorte que certaines entreprises ou industries spécifiques déclinent, le nombre d’emplois disponibles à terme a tendance à augmenter avec l’accroissement de la productivité et la croissance économique générée», écrit Yanick Labrie.
Bénéfique pour les entreprises et les consommateurs
Le document de l’IEDM rappelle que la décision pour une entreprise d’impartir des activités à l’étranger s’appuie sur le principe de la spécialisation des tâches. Comme les entreprises ne peuvent exceller dans toutes les phases de la production, confier certaines fonctions à des fournisseurs spécialisés leur permet de concentrer leurs efforts à développer les domaines d’activités où elles sont relativement plus efficaces.
Les consommateurs en bénéficient quant à eux en ayant accès à des produits à plus bas prix. L’auteur cite l’exemple des micro-ordinateurs et des téléphones cellulaires dont les composants ont pu être produits à l’étranger à moindre coût au cours des années 1990.
Intitulée Devrait-on se protéger contre les délocalisations à l’étranger?, cette Note économique est disponible sur le site de l’IEDM.
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Renseignements et demandes d’entrevues: Patrick Leblanc, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: (514) 273-0969 / Courriel: pleblanc@iedm.org