Le modèle de syndicalisation du Québec est une anomalie qui doit être corrigée en donnant plus de liberté aux travailleurs
Montréal, 31 janvier 2011 – Au moment où les députés de l’Assemblée nationale réfléchissent à la possibilité d’actualiser le Code du travail, c’est la liberté de choix des travailleurs qui devrait être à l’avant-plan de leurs réflexions. En effet, dans une Note économique publiée aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal (IEDM), les auteurs, Louis Fortin et Michel Kelly-Gagnon, remarquent que le modèle de syndicalisation québécois constitue une anomalie par rapport à la situation qui prévaut dans la plupart des sociétés libres et démocratiques, dont les 47 pays du Conseil de l’Europe.
La Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît le droit d’association, mais précise aussi que « nul ne peut être obligé de faire partie d’une association ». Au Québec, c’est précisément ce droit de non-association qui est brimé par le modèle de syndicalisation, explique M. Fortin. « Il est pour le moins inquiétant qu’un travailleur, qui n’a jamais eu l’occasion de se prononcer démocratiquement sur la création même du syndicat par le biais d’un scrutin secret, se voit forcé de payer une cotisation syndicale et d’adhérer au syndicat sous peine de perdre son emploi », poursuit-il.
Par exemple, tant en Europe qu’aux États-Unis, un travailleur n’est pas tenu de payer la portion de la cotisation syndicale qui sert à d’autres fins que de la négociation collective. Au Québec, le Code du travail n’établit pas de distinction selon la finalité des cotisations syndicales et oblige l’employé à financer toutes les initiatives de son syndicat, incluant les activités politiques et idéologiques. « Par exemple, la FTQ a choisi en 2003 de faire campagne ouvertement contre un parti politique provincial en utilisant l’argent de ses membres, dont certains appuyaient fort probablement ce même parti », relève Michel Kelly-Gagnon.
Par ailleurs, la Note économique rappelle que les deux tiers (67 %) des Québécois croient que l’adhésion à un syndicat ne devrait pas être obligatoire. « Lorsque l’on regarde ce qui se fait ailleurs dans le monde, lorsqu’on écoute les travailleurs dont on brime les droits, on doit se rendre à l’évidence : le Code du travail doit être révisé dans ses fondements mêmes, plutôt que de se limiter à modifier la définition des travailleurs de remplacement », conclut M. Kelly-Gagnon.
La Note économique intitulée Le modèle de syndicalisation québécois : une anomalie à corriger, qui a été préparée par Louis Fortin, conseiller en relations industrielles agréé et chargé de cours en relations industrielles à l’Université McGill et Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l’IEDM, peut être consultée sans frais sur le site de l’Institut.
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