La checklist du mendiant
Les finances du Québec plongent dans le rouge. Que proposent nos élus? De nous taxer, encore. TPS, électricité, péages, impôts… rien n’est exclu. Je ne sais pas vous, mais moi, quand je défonce mon budget, mon réflexe n’est pas de me trouver un troisième boulot. Je m’assois, examine mes dépenses et élimine celles qui sont superflues.
Chers élus, laissez-moi vous aider à gérer votre budget. J’ai préparé une courte liste de vérifications. Lisez-la et assurez-vous de cocher chaque case avant de piger plus profond dans nos poches.
Avez-vous…
__ Fait la lumière sur le scandale de la construction, qui gangrène probablement le Québec en entier et qui fait qu’un pont censé coûter 20 M$ à construire nous en coûte 30 M$?
__ Mis en application les nombreuses recommandations du vérificateur général qui, année après année, expose les nombreux gaspillages et inefficacités dans la gestion des organismes publics?
__ Instauré la règle suivante: pour chaque dollar de dépenses dans un nouveau programme, vous devez soustraire un dollar de dépenses dans un programme déjà existant?
__ Transféré le budget des commissions scolaires (et de leurs dirigeants dépensiers) directement aux écoles de la province?
__ Sabré les subventions directes et indirectes aux entreprises, qui atteignent aujourd’hui plus de 6 G$ – le triple de ce que verse l’Ontario, qui compte pourtant plus d’entreprises?
__ Réduit les généreux crédits d’impôt (allant jusqu’à 40%) accordés aux fonds fiscalisés comme le Fondaction CSN ou le Fonds de solidarité FTQ (dont les coffres, pourtant, débordent), qui nous coûtent chaque année entre 300 M$ et 400 M$?
__ Permis la concurrence dans les services publics comme le transport en commun, la réfection des routes ou même les soins de santé, afin d’inciter les employés à devenir plus efficaces et de réduire les coûts?
__ Diminué le nombre de cadres dans la fonction publique – depuis 2007, leur nombre est passé de 12 983 à 13 965 seulement dans le réseau de la santé – et éliminé les pensions garanties à vie, inaccessibles à 85% des employés dans les entreprises privée?
__ Utilisé les économies réalisées au point précédent pour redistribuer la richesse au sein de la fonction publique, des cadres vers ceux qui méritent vraiment un coup de pouce, comme les enseignants et les infirmières (au lieu de hausses généralisées, comme l’exigent les syndicats)?
__ Réduit votre propre salaire afin de donner l’exemple?
Cochez bien toutes les cases. Ensuite, vous viendrez nous quêter.
David Descôteaux est économiste à l’Institut économique de Montréal.