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Textes d'opinion

M. Prentice a raison

Actuellement, il est de bon ton de casser du sucre sur le dos du ministre Jim Prentice et du gouvernement conservateur à propos de la position du Canada dans le dossier des «changements climatiques». Mais en prenant un peu de recul, il apparaît que la position canadienne sur Copenhague est la bonne.

En effet, Jim Prentice a raison de se garder d’engager le Canada dans la vague de Copenhague qui pourrait s’avérer très néfaste pour notre pays. Des engagements au-delà de ce qui a déjà été annoncé par le Canada, soit une réduction de 20% des gaz à effet de serre (GES) par rapport à 2006, auraient des impacts négatifs sur la compétitivité canadienne. Il souligne, à juste titre, que la politique la plus efficace en matière d’environnement sera une politique qui tient compte de la compétitivité de l’économie canadienne.

Les conséquences économiques de Copenhague sont de deux ordres. Premièrement, les consommateurs se retrouvent avec une taxe verte et payent plus cher pour les mêmes produits. Ensuite, les entreprises canadiennes se retrouvent avec une taxe verte et seront tentées de déménager dans des pays où le fardeau environnemental sera moindre.

Dans les deux cas, les accords de Copenhague signifient plus de taxes pour les Canadiens, qui sont déjà surtaxés, et des emplois délocalisés. Il apparaît clairement que les questions environnementales ne peuvent être discutées en dehors des considérations économiques. Selon une étude publiée en 2009, une diminution de 25% des GES d’ici 2020 causerait une perte de 3,2% du PIB.

L’économie canadienne présente certaines particularités dont il faut tenir compte lorsque le Canada prend des engagements environnementaux. Par exemple, le transport représente environ 25% des émissions de GES. Ce taux est au-dessus de la moyenne internationale parce que notre territoire est beaucoup plus grand que la moyenne.

Autre exemple, le secteur industriel canadien s’est modernisé et a, par conséquent, déjà fait beaucoup de progrès pour réduire ses émissions polluantes. La diminution des GES se présente donc plus facilement pour les Américains, dont les infrastructures sont davantage vieillissantes.

La position que Jim Prentice défend va dans l’intérêt de la majorité des citoyens. Depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992 on nous annonce l’arrivée imminente des dix plaies d’Égypte. Or, à ma connaissance, aucune de ces prédictions apocalyptiques ne s’est réalisée à ce jour.

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l’Institut économique de Montréal.

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