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Textes d'opinion

L’ADQ: une rhétorique bien articulée

(Afin de faire contrepoids aux attaques négatives qui dominent toute campagne électorale, Michel Kelly-Gagnon a, dans trois chroniques distinctes, relever les aspects positifs des programmes des trois partis politiques représentés à l’Assemblée nationale.)

Cette chronique est la deuxième d’une série de trois où j’examine sous un angle positif les programmes des trois principaux partis politiques provinciaux. J’espère ainsi inciter nos politiciens à se consacrer davantage à la promotion de leur plate-forme qu’à dénigrer leurs adversaires.

Le plan d’action adopté par l’Action démocratique du Québec le 1er mars se démarque de ceux du Parti québécois et du Parti libéral principalement par l’accent mis sur le vieillissement rapide de la population au cours des prochaines décennies. Bien que je sois franchement sceptique face aux choix adéquistes sur ce plan, force est de reconnaître que les perspectives à long terme, notamment sur le plan du remboursement de la dette, sont rares dans les programmes politiques.

L’ADQ présente un cadre financier qui tente de chiffrer le coût de ses engagements. Son programme prévoit des réductions de dépenses de 3% à 4% par rapport aux projections actuelles d’augmentation de dépenses du gouvernement, mais cela se traduit tout de même par une augmentation des dépenses réelles de programmes (autres que le service de la dette) lors d’un premier mandat adéquiste.

Par contre, sur le plan des principes, il semble y avoir une volonté de réformer de façon novatrice certaines institutions bureaucratiques. On y trouve ainsi beaucoup plus d’ouverture face à la privatisation des services, la sous-traitance, les partenariats publics-privés et l’allégement réglementaire. L’ADQ s’engage à réduire le nombre de mesures d’aide aux entreprises et à réallouer ces sommes pour baisser leur fardeau fiscal général.

Un gouvernement adéquiste remettrait aussi en question la sécurité d’emploi dans la fonction publique et, par souci d’équité pour les contribuables, ferait en sorte que les conditions de travail en vigueur dans le secteur public soient comparables à celles que l’on retrouve dans le secteur privé. L’ADQ propose de briser le cercle vicieux de la dépendance et du travail au noir chez les bénéficiaires de l’assistance-emploi en réduisant graduellement le taux de récupération de la prestation de base lorsqu’ils réintègrent le marché du travail. Les adéquistes veulent également inclure dans la loi constitutive du ministère du Revenu une «charte des droits et des responsabilités du contribuable» afin de changer la mentalité «coupable jusqu’à preuve du contraire» qui prévaudrait au fisc provincial, selon plusieurs observateurs.

Finalement, le programme de l’ADQ entrouvre la porte à un dépoussiérage en profondeur de notre système d’éducation par la mise en place d’un projet pilote de bons d’étude, qui vise à remettre aux parents le montant que le ministère de l’Éducation dépense actuellement pour éduquer leurs enfants. Contrairement aux propos de certains commentateurs qui ne trouvent rien à redire à un système où le taux de décrochage des garçons au secondaire atteint 41%, une étude de Sylvain Bernier sur la question (voir Le choix de l’école pour tous – Un projet de bons d’étude adapté au Québec), démontre que cette formule donnerait non seulement plus de pouvoir aux parents tout en incitant les écoles à améliorer leur offre de services, mais permettrait également des économies substantielles à moyen terme.

 

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