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Textes d'opinion

PQ: des réalisations positives

(Afin de faire contrepoids aux attaques négatives qui dominent toute campagne électorale, Michel Kelly-Gagnon a, dans trois chroniques distinctes, relever les aspects positifs des programmes des trois partis politiques représentés à l’Assemblée nationale.)

Cette chronique est la dernière d’une série de trois où j’examine sous un angle positif les programmes des trois principaux partis provinciaux. J’espère ainsi inciter nos politiciens à se consacrer davantage à la promotion de leur plate-forme et de leurs réalisations qu’à dénigrer leurs adversaires.

Le lecteur attentif remarquera une entorse au concept de cette série de chroniques, puisque je traiterai ici d’aspects positifs du bilan du Parti québécois plutôt que de son programme. Déterminé à écrire une chronique positive, mais étant incapable de cibler des éléments positifs (de mon point de vue) dans le programme, c’est le compromis que j’ai trouvé.

L’assainissement des finances publiques n’était pas la priorité de la plupart des militants péquistes lorsque leur parti prit le pouvoir en septembre 1994. Pourtant, l’entrée en scène de Lucien Bouchard en 1996 vint changer la donne lorsqu’il imposa un échéancier strict à la lutte contre le déficit. Comme il le soulignait à l’époque, le Québec «a dormi sur l’interrupteur» pendant plusieurs années et devait absolument redresser sa situation budgétaire afin de sauver ses programmes sociaux.

Plusieurs facteurs structurels ont aidé le gouvernement péquiste. En effet, tandis que la population québécoise n’augmentait que de 3,5% entre 1994 et 2002, l’emploi s’accroissait de près de 16%, ce qui a eu des conséquences positives. Le nombre de chômeurs a diminué de près de 23% et le taux de chômage a atteint un peu plus de 8%, un creux de 20 ans. La proportion de bénéficiaires d’aide sociale est passée de 11% de la population à environ 7%.

L’augmentation du nombre de contribuables a aidé à faire croître de 25% les revenus annuels réels du gouvernement entre 1997 et 2001. Une fois le déficit zéro atteint en 1999, le gouvernement donna un peu de lest aux contribuables en diminuant de quelques points d’impôt les taux marginaux de la classe moyenne.

Au total, le gouvernement péquiste a atteint son équilibre budgétaire en grande partie grâce à la hausse des recettes fiscales. En fait, les fameuses «coupes draconiennes» des années 90 n’ont jamais eu lieu. Exprimées en dollars constants, les dépenses dans la santé ont diminué de 1,5% et 5% respectivement en 1995 et 1996. Cependant, pendant la décennie 1991-2001, elles ont connu une augmentation réelle (c’est-à-dire après inflation) de 19%.

Le gouvernement promet de réduire de moitié la taxe sur le capital, qui est probablement une des taxes les plus contre-productives. Par ailleurs, malgré son penchant pour l’interventionnisme, ce gouvernement semble reconnaître qu’il est préférable d’utiliser le mécanisme des dépenses fiscales pour réduire les impôts des entreprises plutôt que de leur verser des subventions directes. Cette forme d’intervention, bien qu’elle continue à créer des distorsions dans l’économie, est moins dommageable que d’autres. Elle laisse en principe l’argent entre les mains des créateurs de la richesse au lieu de transférer ces ressources des plus dynamiques aux incompétents.

En conclusion de cette série, on pourrait facilement se décourager si on tentait de trouver le programme idéal parmi ceux des trois partis. Mais le jovialiste que j’ai décidé d’être pendant quelques semaines a pu trouver le moyen de relever des éléments positifs.

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