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Communiqués de presse

140 ans de Keynes: l’économiste britannique s’opposait à l’impression d’argent pour financer les déficits

  • La publication de l’étude coïncide avec le 140e anniversaire du célèbre économiste

Montréal, le 5 juin 2023. – Le réputé économiste britannique John Maynard Keynes aurait été en désaccord avec l’approche de la Banque du Canada consistant à acheter des obligations gouvernementales à l’aide d’argent nouvellement émis, selon une étude conjointe publiée ce matin par l’Institut économique de Montréal et l’Arab Center for Research, basé au Maroc.

« Keynes aurait eu une ou deux choses à dire sur la décision de la Banque du Canada d’acheter pour des centaines de milliards de dollars d’obligations gouvernementales », affirme Mohamed Moutii, chercheur associé à l’IEDM et auteur de l’étude. « Il aurait affirmé – avec raison – que l’inflation élevée que subissent les Canadiens et Canadiennes est une conséquence directe de l’émission d’argent à grande échelle afin de financer les déficits publics. »

Malgré des efforts pour le réduire, le bilan financier de la banque centrale canadienne se maintient toujours à plus de 300 pour cent de ce qu’il était avant la pandémie – en baisse depuis près de 500 pour cent en février 2021. Cette augmentation de la valeur du bilan est le résultat direct de la politique d’achat de centaines de milliards de dollars d’obligations gouvernementales, qui a accru la masse monétaire du pays. Cette façon de faire est couramment appelée « impression monétaire ».

Les premiers écrits de Keynes adoptent une position très critique sur l’émission de nouvelle monnaie pour financer les dépenses gouvernementales. L’économiste affirme que de telles injections d’argent mènent à une hausse des prix, qui provoque de l’instabilité économique.

Dans son livre Les conséquences économiques de la paix (1919), Keynes écrit :

Les tendances inflationnistes des systèmes monétaires européens se sont accrues de façon extraordinaire. Les divers gouvernements belligérants, incapables, trop timides ou trop imprévoyants pour tirer de l’emprunt ou de l’impôt les ressources dont ils avaient besoin ont imprimé des billets de banque pour combler la différence.

Dans le même ouvrage, Keynes soutient que l’inflation équivaut à une confiscation furtive de la richesse des citoyens, par leur gouvernement, montrant la réduction de leur pouvoir d’achat comme un effet semblable à l’impôt :

Par des procédés constants d’inflation, les gouvernements peuvent confisquer d’une façon secrète et inaperçue une part notable de la richesse de leurs concitoyens. Par cette méthode, ils ne font pas que confisquer : ils confisquent arbitrairement et tandis que le système appauvrit beaucoup de gens, en fait il en enrichit quelques-uns.

« Les politiciens aiment reprendre les propos de Keynes pour justifier leurs déficits, mais lui-même verrait d’un mauvais œil la manière dont ils ont été financés ces dernières années », affirme M. Moutii. « Dans la vie, rien n’est gratuit, tel que nous le rappelle l’inflation résultant de l’émission massive d’argent pour financer les déficits pandémiques. »

Vous pouvez consulter l’étude conjointe de l’IEDM et de l’ACR ici.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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Renaud Brossard
Directeur principal, communications
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