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Le socialisme: un modèle à éviter… à moins de vouloir s’appauvrir

Constatant que le socialisme fait un retour dans le discours politique américain et que des propositions politiques émanant de socialistes autodéclarés obtiennent un soutien au Congrès et auprès d’une partie de l’électorat, le Council of Economic Advisers (CEA), qui conseille le président américain en matière de politique économique, a publié un rapport éclairant sur le socialisme en début de semaine.

Plus précisément, le rapport porte sur les effets et les résultats historiques des politiques publiques socialistes, là où elles ont été tentées et sur l’impact de l’application de cette doctrine sur la performance économique.

Quand on parle de socialisme, on parle d’une économie où les moyens de production, de distribution et d’échange sont la propriété de l’État ou sont réglementés de façon stricte par celui-ci. Également, une économie où l’allocation des services et des ressources est décidée par des bureaucrates, plutôt que par les mécanismes de prix. Évidemment, chaque pays ou gouvernement a son côté « socialiste » à divers degrés, aucune économie dans le monde n’étant parfaitement libre.

Certains ont critiqué la sortie de ce rapport, jugeant que le moment choisi, à quelques jours des élections de mi-mandat aux États-Unis, avait un aspect partisan. Je me contenterai ici de mettre en lumière les résultats sur les politiques publiques dont ce rapport fait état, et qui sont documentés par nombreuses études et faits empiriques.

Parmi les faits saillants

Les cas extrêmes de socialisme dans l’histoire, comme la Chine maoïste, Cuba et l’URSS ont produit des résultats désastreux. Ces gouvernements se sont emparés du contrôle de l’agriculture en promettant de produire plus de nourriture, mais l’inverse s’est produit. La production alimentaire a chuté et des dizaines de millions de personnes sont mortes de faim.

Plus récemment, le Venezuela offre un autre exemple d’échec de politiques socialistes. De jeunes enfants meurent, faute de soins et de vivres, et les Vénézuéliens manquent cruellement de produits de base.

Un lien fort entre liberté économique et croissance économique

C’est ce que montre la littérature internationale, qui mesure l’effet d’une plus grande liberté économique sur le produit intérieur brut réel (PIB) – mesuré par le degré d’imposition et de dépenses publiques, l’ampleur des investissements publics des entreprises, la réglementation économique et d’autres facteurs. L’IEDM a également montré, cette semaine, ce lien avec une publication sur le sujet.

Les auteurs du rapport du CEA notent qu’en appliquant aux États-Unis des politiques socialistes, comme celles ayant cours au Venezuela, cela réduirait le PIB réel américain d’au moins 40 % à long terme! Ou environ une perte de 24 000$US par année par habitant, en moyenne.

Même s’ils sont souvent cités comme des exemples de réussite de la social-démocratie, l’expérience des pays scandinaves montre également que le socialisme réduit le niveau de vie. D’ailleurs, et comme l’IEDM l’explique depuis des années, ces pays sont, à bien des égards, plus « capitalistes » que des pays comme le Canada, notamment en regard aux soins de santé. En effet, les pays comme la Suède ou la Norvège, par exemple, font une grande place au secteur privé dans la livraison des soins. Ceci dit, le rapport montre que puisque les pays nordiques, entre autres, réglementent et taxent davantage leurs marchés du travail, le niveau de vie de leurs habitants est de 15% inférieur à celui des Américains.

L’échec des expériences socialistes est loin d’être simplement imputable à l’inefficacité de tel ou tel bureaucrate ou de tel ou tel parti politique qui les ont tentés. C’est une réalité très bien expliquée par la science économique. Un grand nombre d’études a démontré que les taux d’imposition élevés, les monopoles d’État et une allocation des ressources contrôlée en tout ou en grande partie par le gouvernement découragent les efforts et l’innovation et réduit considérablement la quantité et la qualité de biens et services qu’un pays produit – et donc sa richesse collective.

D’autre part, en voulant offrir des services « gratuitement » (pensons aux soins de santé publics au Canada), les gouvernements empêchent le mécanisme des prix de révéler des informations essentielles sur les coûts de production et les besoins des consommateurs, ce qui aboutit généralement à une pénurie de biens et services et des files d’attente.

Ce n’est pas pour rien, comme le souligne le rapport, que les pays scandinaves ont abandonné cette approche au tournant du siècle. Que la Chine, l’URSS et d’autres pays autrefois socialistes aient abandonné ces politiques désastreuses et aient ouvert la porte à la concurrence et au secteur privé. Ceux qui « résistent » encore sont Cuba, la Corée du Nord et le Venezuela, notamment. Des pays où, comme par hasard, les habitants sont prêts à risquer leur vie pour fuir ailleurs…

Michel Kelly-Gagnon is President and CEO of the Montreal Economic Institute. The views reflected in this op-ed are his own.

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