Un pouvoir d’achat en érosion
Cela fait des années que l’Indice des prix à la consommation n’a pas été suivi de si près par autant de personnes.
Les dernières décennies nous avaient habitués à une hausse annuelle du niveau des prix avoisinant deux pour cent. Comme inflation, c’était raisonnable et prévisible, et cela permettait aux entreprises et aux ménages de l’incorporer dans leurs calculs budgétaires à long terme.
Puis, 2021 est venue fracasser cette stabilité. On a fini l’année avec 4,8 pour cent d’inflation – un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 1991. Soudainement, nos budgets ont été chamboulés par une augmentation des prix plus de deux fois plus rapide que celle à laquelle nous étions habitués.
Et ça a continué cette année, avec une hausse des prix moyenne de 6,8 pour cent selon les plus récentes données de Statistique Canada.
Le résultat est qu’un dollar aujourd’hui nous permet d’acheter autant que 93,6 cents l’an dernier. Et à moins que vous ayez eu une augmentation de salaire de 6,8 pour cent cette année, on a le malheur de vous annoncer que vous vous êtes appauvri.
Même si l’inflation redescend à des niveaux plus raisonnables, les prix ne redescendront pas : ils augmenteront moins vite, tout simplement.
On peut chercher à jeter le blâme quelque part – le laxisme de la Banque du Canada ces dernières années n’a certainement pas aidé –, mais cela ne changera rien à la réalité et au fait que notre pouvoir d’achat en a pris un coup.
Si l’année 2022 a été caractérisée par la lutte contre l’inflation, on ne peut qu’espérer que 2023 le sera par les actions gouvernementales pour restaurer le pouvoir d’achat perdu, notamment en réduisant les impôts et en encourageant la croissance économique.