Communiqués de presse

Tarifs douaniers: abaisser les barrières commerciales canadiennes avec le monde entier serait une meilleure réplique aux menaces tarifaires américaines, indique l’IEDM

Montréal, le 3 mars 2025 – Le Canada devrait opter pour une réduction unilatérale de ses barrières commerciales avec le reste du monde, ce qui renforcerait son économie dans le contexte des menaces tarifaires américaines, recommande l’IEDM dans un point publié ce matin.

« Aussi tentant que ce soit de répondre aux tarifs par d’autres tarifs, cela risque de rendre nos transformateurs et nos détaillants moins concurrentiels et d’appauvrir nos consommateurs », explique Vincent Geloso, économiste senior à l’IEDM et auteur de la publication. « C’est en éliminant nos barrières commerciales avec le reste du monde que nous protégerons le mieux l’économie canadienne contre l’impact des tarifs américains. »

En janvier dernier, le président américain Donald Trump a annoncé, puis suspendu pour 30 jours, l’imposition de tarifs douaniers de 25 pour cent sur la quasi-totalité des produits canadiens. Cette suspension vient à échéance le 4 mars prochain.

Ottawa a réagi en proposant sa propre riposte tarifaire visant des importations américaines d’une valeur de 155 milliards de dollars, applicable en deux temps.

Dans les classements internationaux, le Canada fait bonne figure, ayant le quatrième plus bas niveau de tarifs douaniers sur 88 pays étudiés, tandis que les États-Unis arrivent 24e.

En revanche, le Canada se classe 47e au monde en ce qui a trait aux barrières non tarifaires. Bien qu’il arrive devant les États-Unis (88e), ces barrières non tarifaires nuisent à la libre circulation des biens.

« Qu’il s’agisse d’un tarif ou d’un règlement conçu pour nuire au commerce, l’effet demeure le même, » explique M. Geloso. « Cela fait en sorte que ces produits coûtent plus cher tant à nos consommateurs qu’à nos entreprises transformatrices, et cela réduit notre capacité à tirer profit de la spécialisation que le commerce permet.

« L’imposition d’une réplique tarifaire aurait un effet similaire et se ferait particulièrement sentir chez les ménages les moins nantis, qui n’ont pas toujours les moyens de payer plus cher leurs fruits et légumes par exemple. »

Une série d’études économiques indiquent qu’une réduction unilatérale des barrières commerciales est particulièrement bénéfique pour les plus petites économies, telle l’économie canadienne.

Dans le cadre d’une étude menée pour le Conseil canadien des affaires, en 2016, il avait été estimé qu’une réduction unilatérale des barrières au commerce international permettrait de rehausser le PIB canadien de 1,67 pour cent, et de mener à une réduction de 1,51 pour cent du niveau général des prix.

Une réduction unilatérale des barrières au commerce international n’est pas inédite non plus.

Au cours de la période entre 1983 et 2003, il est estimé que les deux tiers des baisses tarifaires étaient attribuables à des réductions unilatérales des barrières aux échanges. L’Australie, notamment, a réduit ses tarifs applicables au secteur manufacturier au cours de cette période.

L’an dernier, la Suisse a aboli les taxes à l’importation des produits industriels, et ce peu importe leur origine.

« Ce n’est pas à coup de politiques protectionnistes qu’on protégera nos acquis en matière de libre-échange, » explique M. Geloso. « Et si on veut vraiment réduire notre dépendance aux produits américains, le meilleur moyen est d’ouvrir la porte à leurs concurrents venus de partout dans le monde. »

Le Point de l’IEDM est disponible ici.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Ottawa et à Calgary. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.

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