Stratégie québécoise en habitation: l’IEDM salue un plan réaliste, mais qui pourrait avoir plus de mordant pour freiner la hausse des prix
- Le plan hausserait les mises en chantier de près de 20 pour cent, selon les estimations du ministère.
Montréal, le 22 août 2024 – La Stratégie québécoise en habitation présentée par la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau cible la bonne problématique en s’attaquant aux entraves réglementaires empêchant la croissance de l’offre de logement, estime un chercheur de l’Institut économique de Montréal.
« La ministre cible correctement le rôle de la réglementation dans l’augmentation récente des prix du logement », explique Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l’IEDM. « Si les causes sont bien identifiées et les demandes envers les villes sont claires, rien n’est proposé pour inciter les villes à apporter les bons changements. »
Tel que noté dans la Stratégie, les règles d’implantation et le parcours administratif pour mettre des unités en chantier contribuent à freiner la cadence de construction.
À Montréal par exemple, l’accroissement des délais de délivrance des permis de construction, la taxe « 20-20-20 » sur la construction de nouveaux logements et les décisions de l’administration entravant la construction de près de 24 000 logements ont été dénoncés comme des freins importants à l’augmentation de l’offre de logements.
Or, de nombreuses études économiques montrent que la construction de nouveaux logements – et ce peu importe leur prix – contribue à libérer des logements abordables au fur et à mesure que les familles emménageant dans ces unités en laissent d’autres vacantes.
Selon les estimations du ministère de l’Habitation, ce plan permettrait de construire 560 000 logements d’ici 2034. Cela représente une augmentation de près de 20 pour cent du rythme de construction, se traduisant en 115 000 logements additionnels.
Le chercheur note que ces projections sont toutefois en deçà des besoins estimés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, qui fixe à 1,2 million le nombre de nouveaux logements nécessaires au Québec pour retrouver des niveaux de prix abordables d’ici 2030.
« Si les cibles de la ministre sont en deçà des besoins estimés par la SCHL, elles ont le mérite d’être réalistes en fonction de la disponibilité de la main-d’œuvre et des contraintes réglementaires à son accroissement », explique M. Giguère. « Québec pourrait viser encore plus haut en décloisonnant davantage les différents métiers, mais le plan proposé par Mme Duranceau représente néanmoins un pas dans la bonne direction. »
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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