Santé: un modèle de prestation mixte fondé sur des critères établis par l’État favoriserait un meilleur accès aux soins de santé, selon l’IEDM

Montréal, le 30 octobre 2025 – Réformer les systèmes de santé canadiens afin de rendre la prestation privée accessible au sein du régime public d’assurance maladie contribuerait à améliorer l’accès aux soins pour les patients canadiens, recommande un cahier de recherche de l’IEDM paru ce matin.
« Les systèmes de santé universels les plus performants au monde ne sont pas ceux qui accordent un monopole au secteur public », affirme le Dr Marcel Boyer, chercheur associé émérite à l’IEDM et auteur du cahier. « Ce sont plutôt ceux qui appliquent les principes de concurrence pour placer le patient au cœur des décisions qui garantissent les meilleurs résultats. »
Parmi les systèmes de santé des économies développées, le monopole public dans la prestation de soins en vigueur dans les provinces canadiennes est une exception.
La plupart des systèmes de santé observés reposent plutôt sur un modèle mixte, combinant des hôpitaux publics, privés à but lucratif et privés sans but lucratif, afin d’assurer l’accès aux soins. Dans la majorité des pays étudiés, les soins dispensés dans ces établissements sont couverts par une assurance universelle – semblable à celle en vigueur au Canada.
En France, par exemple, les hôpitaux privés – à but lucratif et sans but lucratif – représentaient 55 pour cent de l’ensemble des établissements hospitaliers en 2023 et comptaient pour 39 pour cent des lits disponibles au pays.
Le secteur à but lucratif y est responsable de 55 pour cent des opérations chirurgicales, de 42 pour cent des soins médicaux et de réadaptation, et de 22 pour cent des hospitalisations en psychiatrie.

« En protégeant le secteur public de toute concurrence, notre système de santé a perdu les incitations à innover dans ses modes de gestion », affirme le Dr Boyer. « Comme la gouvernance n’a que très peu d’incitations à la performance, nous faisons aujourd’hui face à une situation où les importantes ressources qui y sont déployées ne sont gérées ni efficacement ni avec efficience. »
Afin d’y remédier, le chercheur recommande que les structures de l’État se concentrent sur l’identification des besoins, l’arbitrage entre les groupes, la conception des modes de financement, ainsi que sur la gestion des contrats et des partenariats.
Ce sont d’ailleurs des rôles que l’État exerce déjà en partie, en combinant un financement par bloc et un régime d’assurance maladie pour financer les activités de soins, tout en établissant les besoins de santé couverts par ses services.
Le secteur concurrentiel, pour sa part, serait chargé de mobiliser les technologies, les ressources humaines et les structures organisationnelles appropriées, ainsi que d’assurer la production et de la prestation des biens et services de santé.
« En France, en Allemagne et en Corée du Sud, cette répartition des rôles entre l’État et le secteur concurrentiel indépendant existe à divers niveaux et sert efficacement les patients », ajoute le Dr Boyer. « En mettant en œuvre une telle réforme au Canada, on pourrait enfin replacer le patient au cœur des décisions. »
Vous pouvez consulter le cahier de recherche ici.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques dont les bureaux sont situés à Montréal, à Ottawa et à Calgary. Par ses publications, ses interventions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes en matière de politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et de l’entrepreneuriat.
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