Réforme de la police : une opportunité manquée
La semaine dernière, un rapport consultatif sur la réalité policière recommandait une série de mesures pour réformer de fond en comble le système policier au Québec. Cependant, dès le lendemain, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a déclaré que les réformes n’allaient pas être appliquées « à court ou moyen terme ». En refusant d’ouvrir le débat sur la structure de la police dans la province, le gouvernement du Québec rate une opportunité d’innover et d’améliorer l’efficacité de notre police, tout en diminuant les coûts.
En regardant ce qui se fait à l’international, nous pouvons trouver plusieurs sources d’inspirations. Un changement potentiel serait de transférer certaines tâches moins techniques à des sous-traitants. En effet, la vérification des stationnements, les activités de patrouille et la gestion de la circulation pourraient être prises en charge par des agents de sécurité avec une formation spécifique.
De telles réformes ont été mises en place dans certains services de police du Royaume-Uni au début des années 2010. En plus de constater une baisse substantielle des coûts d’opérations de la police, certains districts ont enregistré une baisse de la criminalité, les policiers pouvant se concentrer sur leurs tâches principales.
D’autres districts ont aussi sous-traité certaines tâches administratives pour que les policiers passent plus de temps sur le terrain. Dans certains cas, un policier peut passer 40 % de son temps à remplir des rapports et à faire de la paperasse. En confiant une partie de ces tâches auxiliaires à des sous-traitants, les policiers peuvent se consacrer davantage à leurs rôles de soutien à la communauté, d’enquête et de prévention.
Nous disposons d’une opportunité de repenser la structure de notre police. Il serait dommage de ne pas s’inspirer des meilleures pratiques adoptées dans d’autres pays pour offrir de meilleurs services et une sécurité accrue aux Québécois, tout en permettant une meilleure gestion des fonds publics.