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Communiqués de presse

Recette gagnante pour une refonte réussie du système de santé

Montréal, le 17 février 2022 – Le gouvernement du Québec, par l’entremise de son ministre de la santé Christian Dubé, présentera bientôt un plan de « refondation » du réseau de la santé. L’Institut économique de Montréal est fier de dévoiler une importante étude de l’économiste Maria Lily Shaw sur les meilleures pratiques au sein des systèmes de santé de la Suède et du Royaume-Uni – deux exemples que le Québec devrait suivre s’il désire réellement mener à bon terme et de façon diligente cette refonte.

« Je propose ici une recette gagnante sur laquelle les politiciens et fonctionnaires pourront s’appuyer en élaborant les réformes qu’ils prévoient lancer. Pour réussir, il faudra aussi qu’ils suivent bien les étapes, car l’ordre d’application est probablement aussi important que la réforme elle-même », explique l’économiste et auteure de l’étude.

La Suède et le Royaume-Uni se développent et cheminent pendant que le Québec piétine

Il y a 74 ans, dans les débuts de l’assurance maladie au Canada, notre système s’apparentait à ceux de pays comme la Suède et le Royaume-Uni : des systèmes à accès universel gérés par les gouvernements. Aujourd’hui, alors que ces deux pays sont passés à une forme ou une autre de systèmes de soins de santé « mixtes » qui allient composantes gouvernementales et entrepreneuriat, le système québécois a malheureusement stagné. Grâce à cette transition vers la mixité, les habitants de la Suède et du Royaume-Uni disposent maintenant de systèmes de santé plus souples, capables de répondre à leurs besoins dans des délais raisonnables, et dont les coûts sont similaires ou inférieurs à ceux de nombreux systèmes de santé provinciaux au Canada.

Malgré l’ampleur des transformations qu’ont engendrées les réformes adoptées en Suède et au Royaume-Uni dans leur système de santé respectif, l’universalité a été préservée. Ces systèmes sont des modèles qui illustrent clairement les bénéfices de la participation entrepreneuriale dans la prestation de soins de santé.

« Ces deux pays ont su améliorer l’accès aux soins sans nuire au principe d’égalité d’accès. En introduisant de meilleurs incitatifs dans leurs systèmes hospitaliers, ils ont fait en sorte que les patients qui fréquentent les hôpitaux sont devenus une source de revenus plutôt qu’un coût, comme c’est le cas au Québec et dans plusieurs autres provinces qui financent toujours leurs établissements de santé à partir de budgets basés sur les coûts des dernières années », ajoute Maria-Lily Shaw.

Recette gagnante pour répondre aux attentes des Québécois face au système de santé

« Il est grand temps que les décideurs reconnaissent les avantages d’un système de santé libéralisé en regardant au-delà des lois actuelles et en étudiant les réussites des autres pays », lance l’économiste à l’IEDM.

Cette recette gagnante compte six étapes réellement applicables au sens de la Loi canadienne sur la santé, et sa réussite a été démontrée dans d’autres pays ouverts et offrant les soins de santé universels. Elle nécessite cependant une collaboration accrue entre les différents acteurs impliqués dans le processus de prise de décisions, dont la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le Collège des médecins, la Fédération des médecins spécialistes du Québec, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et le Conseil pour la protection des malades, entre autres. Depuis maintenant deux ans, les professionnels de la santé ont démontré leur professionnalisme et leur dévouement; ils méritent un système qui saura prioriser le patient également.

1 : Adopter le dossier médical électronique et améliorer l’accès aux données sur la santé

Les dossiers médicaux manuscrits et la communication par télécopieur entre les établissements doivent faire place aux technologies d’aujourd’hui.

2 : Lever l’interdiction touchant l’assurance maladie duplicative

Permettre aux Québécois de souscrire à une assurance privée qui couvrirait des soins de santé déjà couverts par l’assurance publique augmenterait le nombre d’options offertes aux patients qui recherchent des soins médicalement nécessaires dans le secteur de la santé indépendant.

3 : Lever les restrictions à l’égard de la pratique mixte des professionnels de la santé

Cette étape permettra aux professionnels de la santé de travailler simultanément dans le secteur indépendant et dans le système géré par le gouvernement.

4 : Augmenter l’effectif de professionnels de la santé par trois réformes

Ces réformes incluent l’atténuation des obstacles réglementaires à l’entrée sur le marché du travail pour les professionnels de la santé formés à l’étranger, l’élimination des quotas dans les facultés de médecine et la mise en place d’un permis d’exercice national pour permettre aux médecins d’exercer partout au pays.

5 : Adopter le financement à l’activité pour nos hôpitaux

L’argent doit suivre le patient. Ce dernier doit devenir une source de revenus pour l’hôpital, et non un coût comme c’est le cas aujourd’hui. Pour ce faire, nos établissements de deuxième ligne doivent être financés selon le volume de patients traités et la sévérité de leurs conditions.

6 : Transférer la gestion de certains hôpitaux à des entrepreneurs et faire plus de place aux soins du secteur indépendant

Pour clore le tout, la dernière étape de cette recette consiste à déléguer la gestion de certains hôpitaux à des entrepreneurs, tout en maintenant le financement public. Cette réforme ne remettrait aucunement en cause l’universalité de notre système puisque les services demeureraient gratuits au point d’utilisation. Au contraire, en augmentant la concurrence pour attirer les patients (une source de revenus, rappelons-le, grâce à la précédente réforme), elle augmenterait l’efficacité des opérations, au grand bénéfice des patients.

« Les provinces ont le pouvoir politique de procéder en toute confiance à la mise en œuvre de réformes qui ont fait leurs preuves dans plusieurs pays; il ne manque que la volonté politique de le faire », conclut l’économiste.

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L’Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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Demandes d’entrevue
Josée Morissette, conseillère principale en relations de presse
Cell. : 418-929-5291
Courriel : jmorissette@iedm.org

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